Fin du journal Micro : l’aide à la presse ne peut plus attendre
La crise du coronavirus fait une nouvelle victime dans la presse romande. Destiné en priorité à être lu dans les cafés et les restaurants, le journal Micro n’a pas survécu à leur fermeture et aux recommandations actuelles de ne pas mettre journaux et magazines à dispositions des clients. Né suite à la disparition du Matin et lancé grâce à un crowfunding, le journal s’était donné pour mission de ne proposer que des reportages effectués sur le terrain en Suisse romande. Après le Régional, c’est le deuxième titre qui disparaît en Suisse durant la crise du coronavirus.
Lancé en janvier 2019 grâce à un financement participatif, le journal Micro était le projet d’une soixantaine de professionnels des médias (journalistes, photographes, dessinateurs, graphistes, etc.) qui ont fait des sacrifices financiers importants pour s´y investir. Désireuse d’offrir un remplaçant au Matin sur les tables des cafés et des restaurants, la rédaction n’effectuait que des reportages de terrain réalisés dans toute la Suisse romande. Malheureusement, malgré des débuts encourageants, la crise du coronavirus, la fermeture des établissements publics et les recommandations sanitaires des autorité fédérales au sujet des objets partagés par les clients ont eu raison du titre, qui paraîtra pour le dernière fois le 30 mai prochain.
Financé uniquement par le crowdfunding et les abonnements, l’aventure Micro atteste de l’attachement des lecteurs à la diversité des médias et à des lignes éditoriales alternatives. Mais dans le contexte actuel difficile pour la presse, il est primordial et urgent de développer une aide qui soutient particulièrement les petites et moyennes entreprises de médias et les nouveaux projets, comme l’était Micro, souvent fragiles économiquement à leurs débuts.
syndicom salue le choix de l’association Micro de soutenir financièrement le journal satirique Vigousse et La Torche 2.0, site consacré au dessin satirique, avec les bénéfices restant. Elle rappelle par son geste l’importance de soutenir des médias indépendants et diversifiés.
En tant que plus grand syndicat des médias et de la communication en Suisse, syndicom s’engage depuis des années pour l’aide à la presse et aux médias. Suite à l’appel politique lancé en avril par syndicom et d’autres acteurs du secteur, des mesures de soutien bienvenues ont été annoncées par le Conseil fédéral. Mais les disparitions de titres et les suppressions d’emplois de ces dernières semaines dans le secteur montrent l’urgence d’une aide plus importante via le paquet d’aides à la presse actuellement en discussions.
Enfin, Micro n’est pas le seul journal touché par les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique liées à la presse dans les cafés et restaurants. Il est urgent que les autorités fédérales communiquent clairement sur le fait qu’il n’est pas interdit de proposer des journaux aux clients et que de nouvelles recommandations invitent à respecter les normes sanitaires au moment de lire un journal plutôt que de déconseiller leur mise à disposition.
