Obstination postale
Nous sommes très reconnaissants à Urs Schwaller, nouveau président du conseil d’administration de La Poste, d’avoir répondu à nos questions. Toutefois, notre point de vue ne coïncide pas toujours avec le sien.
Le géant jaune subit des transformations constantes qui se sont récemment accélérées. Malgré les résistances des communes et des villes, les fermetures d’offices de poste se succèdent et PostFinance cherche à gagner toujours plus d’indépendance. A Sion, un bus postal sans conducteur sillonne la ville depuis quelques semaines. Nous nous demandons où ce projet mènera et si le rythme du progrès n’est pas trop rapide. Car La Poste n’est pas une entreprise ordinaire qui cherche le profit. C’est une entreprise à laquelle nous sommes tous attachés, car elle nous appartient un peu.
Après la votation sur le service public, nous étions curieux de voir si son résultat aurait des conséquences sur la stratégie de La Poste. Nous constatons que la mue se poursuit obstinément avec son lot de démantèlements. La Poste a annoncé qu’elle informera dans la deuxième semaine de septembre les employé·e·s de Réseau postal et vente de la mise en œuvre du projet WPV. Pour respecter ce calendrier, le conseil d’administration devra prochainement prendre une décision. Si le projet se réalise, 6000 employé·e·s n’exerceront plus le même métier. A ce jour, La Poste refuse de répondre à la question décisive concernant le salaire. A Ostermundigen, le centre de traitement du courrier fermera et les employé·e·s seront déplacés comme des pions. Chez PostFinance, le CEO Hansruedi Köng dévoilait à la presse dominicale son rêve de privatiser l’entreprise. Nous sommes heureux qu’Urs Schwaller s’en soit distancié. Nous savons que PostFinance doit se transformer pour rester compétitive. Mais cet objectif ne sera pas atteint en revendiquant la compétence d’octroyer des crédits. Car PostFinance y est déjà autorisée. Enfin, et ceci est volontiers passé sous silence, PostFinance fixe à ses clients commerciaux une limite de découvert allant jusqu’à CHF 100 000.– pour le trafic des paiements.
Nous suivrons très attentivement ce qui se passe au géant jaune, afin que les bouleversements qui s’y produisent ne nous fassent pas oublier les acteurs les plus importants, à savoir les salarié·e·s !