Plic, plac, ploc, Etsuko Bushika et Kaori Moro, Ed. Didier Jeunesse, Paris, 2012. 23 fr. 50

Avec quelques traits de crayons de couleur et quelques onomatopées, les auteurs de ce petit livre enchanteur entraînent leurs lecteurs pour une balade sous la pluie. C’est l’occasion de patauger dans les flaques, de faire virevolter les parapluies, de s’enfoncer dans la gadoue… avec délectation. Jusqu’au retour du soleil. A mettre entre toutes les mains, celles des tout-petits mais aussi celles de ceux qui aiment chanter sous la pluie. (Patricia Alcaraz)

Ce livre devrait me permettre de résoudre le conflit au Proche-Orient, d’avoir mon diplôme, et de trouver une femme, Sylvain Mazas, Ed. Vraoum, 2012, 19 fr.

Ce n’est ni une bande dessinée, ni un roman. C’est un étrange mélange des deux genres, avec plein de schémas complexes, dont le but avoué de l’auteur est de trouver le bonheur. Sylvain Mazas raconte son séjour au Liban en 2007 d’une manière inédite. S’y mêlent humour, clichés et humanisme. Mais aussi le plaisir évident de l’auteur au contact de la culture foisonnante du pays qu’il découvre. On ne vous dira pas si Sylvain Mazas a rempli ses objectifs, cités dans le titre… mais il paraît qu’il planche déjà sur un deuxième tome. (Patricia Alcaraz)

La Réunion du Lundi. De l’autogestion appliquée à la Librairie du Boulevard, Michel Schweri, préface de Normand Baillargeon, 110 pages ; accompagné d’un CD audio Parole de Boulevard. L’autogestion au quotidien, de Fabia Bottani. Ed. des sauvages, décembre 2012, 50 fr.

Un livre écrit par Michel Schweri, qui tient la rubrique « Longue-vue » dans ce journal, édité par Valérie Solano et mis en son par Fabia Bottani, toutes deux anciennes de syndicom : on pourrait bien sûr nous accuser de copinage. Certes, mais ce livre très bien écrit est surtout lié à une urgence. Celle d’imaginer d’autres façons de fonctionner sur son lieu de travail, sans patron et sans hiérarchie. Ce n’est donc pas un livre anniversaire ou d’anecdotes, mais un livre sur l’autogestion. C’est une enquête pour comprendre comment, depuis bientôt quarante ans, la Librairie du Boulevard à Genève a réussi son pari et a su maintenir le cap. Et quand une alternative au capitalisme fonctionne sur une aussi longue durée, cela vaut la peine de la documenter et de se pencher sur les coulisses de ce laboratoire. Les difficultés de l’autogestion au quotidien ne sont pas masquées. « L’autogestion, c’est vivre avec les contradictions. » Et les affronter. Lors de la réunion du lundi où tout se discute et se décide depuis trente-huit ans. (Yves Sancey)