Un mois de grève à Deutsche Post
Du jamais vu. La grève illimitée déclenchée depuis le 9 juin par les postiers allemands et leur syndicat Ver.di s’étend et se durcit. Avec des pointes à 24 000 postiers en grève.
Du jamais vu. La grève illimitée déclenchée depuis le 9 juin par les postiers allemands et leur syndicat Ver.di s’étend et se durcit. Avec des pointes à 24 000 postiers en grève. Des montagnes de paquets et de lettres s’accumulent dans les centres de tri. Le conflit a pour origine la volonté de DHL Deutsche Post AG, devenu un mastodonte de la messagerie mondiale, de banaliser définitivement la société anonyme héritière de l’ancien service public postal. Une nouvelle société, consacrée à la distribution des paquets et baptisée Delivery, a été créée en janvier. Principale caractéristique de cette filiale : elle pratique des rémunérations annuelles d’un niveau environ 15 % inférieur à celles que touchent jusqu’à présent les employés de La Poste.
Ver.di réclame pour 140 000 employés une réduction du temps de travail hebdomadaire à 36 heures, au lieu de 38,5 heures actuellement, tout en maintenant leur salaire. Le syndicat s’oppose aussi à la volonté de la direction de rattacher certains de ses employés à un autre accord salarial, celui du secteur de la logistique, moins avantageux. Or, depuis 2008, la Deutsche Post réalise d’année en année de somptueux bénéfices (2,2 milliards d’euros en 2014). La mise en place de la filiale low cost Delivery constitue de fait, « une arme antisyndicale », pointe Anton Hirtreiter, dirigeant du syndicat Ver.di de Munich. Le 6 juillet, après trois jours d’intenses négociations, la grève s’est conclue sur un « accord satisfaisant » selon Ver.di. Nous y reviendrons.