Pour une électricité meilleur marché ?
Le nouvel accord avec l’UE prévoit de libéraliser ce marché. Les particuliers et les PME ne seraient plus captifs, mais pourraient choisir de se fournir en courant auprès de n’importe quelle entreprise du continent. Une bonne idée ? Petit résumé des enjeux.

Texte : Muriel Raemy
L’essentiel en bref
- Fin du monopole local : Le nouvel accord avec l’UE prévoit une libéralisation complète du marché suisse de l’électricité. Les ménages et PME pourraient choisir librement leur fournisseur, comme dans l’UE depuis 1996.
- Un risque pour les prix ? Les syndicats, notamment le SSP, redoutent une explosion des tarifs et la fin de la protection des petit-es consommateur-trices, comme observé dans d’autres pays européens.
- Une décision politique sensible : Malgré un rejet clair de cette libéralisation lors de précédentes votations, le Conseil fédéral souhaite faire passer l’accord dans un « paquet séparé », pour ne pas compromettre les autres volets de la négociation avec l’UE.
- Enjeux techniques et économiques : L’accord garantirait à la Suisse un accès prioritaire à l’électricité européenne, même en cas de crise. Mais la question des investissements est cruciale : lorsque les prix sont volatils, est-ce que les producteurs continueront d’investir, de maintenir les centrales de pompage-turbinage sans garantie de pouvoir amortir ces investissements ? Nos fournisseurs indigènes pourront-ils faire face à la concurrence des grands groupes européens ?
Beaucoup de points restent flous. Une bonne base juridique avec l’UE est cruciale pour les syndicats. Dans sa résolution adoptée le 31 janvier dernier, l’USS a refusé la libéralisation du marché de l’électricité et s’est ralliée à la proposition du Conseil fédéral de traiter séparément le dossier de l’électricité.