Christian Tirefort

Très tôt, il s’est engagé au sein du syndicat. En 1967, il a diri­ gé le groupe des jeunes typographes de la Fédération suisses des typographes à Genève. En 1975, il a été élu président de section. Les divergences d’intérêt entre le capital et le travail lui sont apparues dès son plus jeune âge. Précurseur et anti­ conformiste, il était toujours en avance sur son temps, comme en 1977 lorsqu’il a entraîné le 18 avril la section genevoise dans une grève illimitée contre les instructions de la centrale à Berne. Or cette grève « sauvage » a finalement conduit à l’introduction de la semaine de 40 heures !
En 1981, Christian a été nommé au comité central du Syndicat du livre et du papier (SLP) lors de l’assemblée des délégué­ e­s à Baden, puis en a été élu président à l’AD de 1989 à Mon­ treux. Enfin, en 1998, lors du congrès fondateur de comedia, il a été élu premier président du syndicat et a siégé à son co­ mité directeur jusqu’à sa retraite en 2005.
Avec son charisme, il a marqué le mouvement syndical pen­ dant plus de 40 ans. Selon Christian, le syndicat a permis notamment d’améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses. Il a suivi ce chemin résolument, souvent aussi contre l’opposition dans ses propres rangs. Christian s’est aussi impliqué à l’échelon international, tout d’abord au sein de l’ancienne « International Graphical Fede­ ration » et dès 1999 auprès d’UNI Global Union, où il a été un membre actif du comité directeur pendant de nombreuses an­ nées. Dans la lutte contre les écarts entre riches et pauvres, entre l’Est et l’Ouest, entre le Sud et le Nord, ses positions isionnaires ont toujours été une voix importante dans ces instances.

Avec Christian, nous avons perdu un collègue et un ami sin­ cère et combatif, à qui nous devons une vive reconnaissance.

Peter Rymann