Un réel privilège. Avoir pu participer à un spectacle extraordinaire dans notre cathédrale d’une beauté déconcertante, érigée dans la Lausanne du 12ème siècle. Élégante, sans gigantisme, un peu paysanne. À la fois belle puisque consacrée à Dieu, à Jésus et à Marie, mais modeste pour ressembler aux gens de ce pays. Car pour la modestie c’est fou, y en a point…

La 9ème symphonie, cet hymne à la joie auquel tant de peuples se sont référés est depuis des décennies celui des Européens. L’orchestre est conduit par Julien Lajoux. Les chœurs HEP, l’ensemble vocal Harpège et les solistes chantent sans partitions. Elles n’étaient pas possibles car les chanteurs étaient aussi les porteurs de bougies.     

Grâce à l’ancien guet, Renato Häusler, la cathédrale est devenue vivante le temps de ce concert. D’innombrables bougies se sont mises à danser à tous les étages. On les a vues descendre et monter, parcourir les travées, « enguirlander » des centaines de colonnes. Elles affirmaient le profond attachement des vaudois « au plus bel édifice de ce pays ».

Béatrice Métraux, la présidente du comité des festivités des 750 ans, s’amuse du fait que l’Assurance incendie est le principal sponsor de cet événement marqué de mille feux. Elle souligne aussi fait que les animateurs bénévoles de l’AVIVO, du Centre social protestant et de Caritas sont invités, eux qui ne seraient pas venus à la cathédrale. Ce genre de concerts n’est pas dans leurs habitudes. Un miracle.

Le public est invité à ne pas applaudir au mauvais moment. A la fin, il explose. On n’avait jamais entendu de véritables cris de joie et de reconnaissance. La cathédrale et tous les spectateurs en tremblent encore. Merci. Bravo.

Pierre Aguet, Vevey, octobre 2025

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