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Histoire d'en bas

Après l’Américain Howard Zinn, c’est un autre grand historien critique qui nous a quittés : l’Anglais Eric Hobsbawm. Les deux ont souvent raconté l’histoire de celles et ceux d’en bas. A l’image d’un de ses derniers livres parus en français et que nous vous recommandions chaleureusement cet été : Rébellions, la résistance des gens ordinaires. Jazz, paysans et prolétaires. Yves Sancey

Eric Hobsbawm, né en 1917 à Alexandrie, incarne ce « Court Vingtième Siècle », de 1914 à 1991, sous-titre de son ouvrage au succès planétaire, L’Age des extrêmes. De parents juifs, il avait connu les premières persécutions antisémites à Vienne et Berlin avant de rejoindre l’Angleterre, où il adhère au Parti communiste en 1936 et auquel il est resté fidèle. A 15-16 ans, Hobsbawm a vu Duke Ellington en concert à Londres, une expérience qu’il n’a jamais oubliée, Premier amour, le jazz est resté sa grande passion. Avec son regard particulier, il a vu une des transformations les plus radicales du XXe siècle, dont la portée nous échappe sans doute encore. Ainsi, écrit-il au début de son chapitre sur l’après-guerre : « Pour 80 % de l’humanité, le Moyen Age s’arrêta subitement dans les années 1950 […]. Le changement social le plus spectaculaire et le plus lourd de conséquences de la seconde moitié de ce siècle, celui qui nous coupe à jamais du monde passé, c’est la mort de la paysannerie. Car depuis le néolithique, la plupart des êtres humains avaient vécu de la terre et du bétail et de la pêche. […] Lorsque la terre se vide, les villes se remplissent. » De quoi faire écho avec l’actualité : « Chaque année, dans le monde, entre 60 et 70 millions de personnes sont menacées d’expulsion forcée de leur logement. La majorité d’entre elles vivent dans des bidonvilles, lesquels abritent aujourd’hui un habitant sur sept sur la planète, soit un milliard d’êtres humains. » (Le Courrier, 13.10.2012) Face à un risque d’implosion et d’explosion, notre monde « doit changer » nous dit Hobsbawm. « Il ne faut jamais accepter le capitalisme, c’est une société injuste. Il faut chercher une société meilleure. » Mais, précise-t-il un peu pessimiste, « l’histoire reste la chronique des crimes et des folies de l’humanité. Elle n’est d’aucune aide en manière de prophéties ».s Mieux comprendre le présent à travers l’histoire, c’est l’aide qu’il nous apporte. A nous d’inventer le chemin et d’écrire la suite… de l’histoire.

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