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Inventonsl’« impôt rétroactif »

L’annulation de la dette de nombreux pays du Sud agitait les esprits il y a une bonne vingtaine d’années. Depuis, la « tiermondisation » de pays riches a gagné du terrain et le rééchelonnement de la dette, voire son abrogation, est à l’ordre du jour dans des pays à mille kilomètres de la Suisse. Et pourquoi pas ici aussi ?

La récente hausse massive des dettes publiques en Europe trouve son origine dans la spéculation boursière sur des valeurs fictives. Cette dernière a débouché sur la crise financière globale de 2008, laquelle a entraîné le renflouement de grandes banques par des fonds publics. Cependant la situation d’ensemble s’est encore aggravée, du fait de la concurrence fiscale de pays visant, chacun de son côté, à attirer les grandes fortunes et les entreprises profitables en réduisant leur imposition.

Ce transfert de dettes privées sur la dette des Etats a enfin provoqué une réduction des dépenses sociales et un rabotage des services publics partout en Europe.

Même qualifiée d’« illégitime » par les « économistes atterrés » en raison de ses origines privées, cette « dette » publique reste captive de la logique du système capitaliste. Pour résumer, de l’argent emprunté doit être restitué avec les intérêts convenus. C’est notamment le cas si on se contente de « restructurer » la dette, c’est-à-dire d’en aménager les conditions du remboursement.

Mais on peut aussi inverser la perspective ! Considérons ainsi le montant accumulé de la dette publique comme la somme d’argent ayant manqué aux collectivités pour assumer pleinement les tâches communes décidées au fil des ans par le débat démocratique. Dans cette optique, ne pas rembourser la dette correspond simplement à une hausse d’impôt rétroactive calculée au plus juste, puisque fondée a posteriori sur les « factures » effectives de ces fonctions d’intérêt général.

Ponctionner uniquement les personnes et l’industrie financière qui disposaient de suffisamment de surplus pour avancer à l’Etat est une façon de « prendre l’argent là où il est ». Sauf qu’il est déjà pris et ne sera pas rendu. Dénoncer la dette équivaut alors à émettre un rappel d’impôt, voire à décréter une « amnistie fiscale à l’envers ».

Une telle issue ne plombera pas les fortunés ayant pris une hypothèque sur l’Etat, puisqu’ils n’ont utilisé que leur superflu pour cela et ont bien vécu même sans disposer de cet argent. Elle libérera par ailleurs les nouvelles générations du handicap de la dette contractée par leurs aînés et permettra un redéploiement sociétal sur des bases assainies, au sens financier du terme. Une telle « sortie rétroactive » du capitalisme de casino est-elle imaginable pour sauver le monde ?

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