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L’initiative « 1 : 12 » fait trembler les bourgeois

Que le salaire le plus élevé versé par une entreprise ne puisse être plus de douze fois supérieur au salaire le plus bas, l’idée défendue par l’initiative « 1 : 12 » séduit même une partie des électeurs de droite. Après la baffe « Minder », la droite va sans doute lancer une campagne très agressive. Balayée par le Conseil des Etats, l’initiative sera soumise au peuple à la fin de l’année. Yves Sancey

Le texte de l’initiative dite « 1 : 12 - Pour des salaires équitables » des Jeunes socialistes (Juso) exige que le salaire le plus haut ne dépasse pas de plus de douze fois le salaire le plus bas dans une entreprise. Cela voudrait dire par exemple que Martin Kall, le directeur du grand groupe de presse Tamedia, ne pourrait toucher son salaire de 997 000 francs en 2012 que si le salaire annuel le plus bas chez Tamedia se montait à 83 083 francs (soit 6923 francs par mois). On en est bien loin ! Dans le salaire, les initiant·e·s prévoient que soient pris en considération les bonus et autres avantages en nature ou en services. Avec un total de 2,9 millions empochés en 2012 par Kall (grâce à ses actions et sa participation aux gains), le salaire mensuel le plus bas devrait alors être de 20 000 fr. chez Tamedia pour respecter la règle du 1 : 12 !

Pour d’autres entreprises, le scandale du rapport entre le plus bas et le plus haut salaire de l’entreprise est encore plus choquant, comme chez Novartis. Si l’on prend un salaire de 4000 fr. comme palier inférieur, le facteur se monte à 916 (soit 3,7 millions par mois ou 44 millions par an pour le salaire le plus élevé) !

Déposée en mars 2011 avec plus de 113 000 signatures valables, l’initiative « 1 : 12 » commence à faire trembler la droite politique et économique. En particulier après le succès de l’initiative Minder – qui n’appor­te­ra pas forcément une solution aux salaires exorbitants. Prise en grippe par une partie de la population, économiesuisse est mise sur la touche. La campagne a ainsi été confiée à la faîtère des PME, l’Union suisse des arts et métiers. L’angoisse de la droite se comprend. Selon un récent sondage Isopublic paru dans la SonntagsZeitung, l’initiative « 1 : 12 » récolterait 49,5 % de « oui », contre 40 % de « non ». Une partie des électeurs du PDC (40 %) et de l’UDC (38,1 %) la soutiendrait également.

Aux chambres fédérales, la droite ne lui a fait aucun cadeau. Ainsi, le 21 mars, le Conseil des Etats a sèchement rejeté l’initiative par 26 voix contre 10. Il y a fort à parier que le camp bourgeois mettra beaucoup d’énergie et d’argent pour convaincre la population qu’en cas de succès, l’initiative provoquera des externalisations et délocalisations en masse. Pour gagner plus, les patrons peuvent toujours choisir l’option d’augmenter leurs employés !

L’initiative « 1 : 12 » sera soumise au peuple cet automne (septembre ou novembre), sans contre-projet.

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