Dans les bureaux de syndicom, la température augmente non seulement du fait de l’arrivée tardive du printemps, mais également en raison du coup d’envoi­ prochain des négociations importantes de la CCT Poste 2015. Sous la devise « Tout le monde sous un même toit », syndicom a élaboré un catalogue complet de six revendications principales qui sera remis à la direction de La Poste lors de la conférence du secteur Logistique, le 4 mai à Berne. Bien entendu, nous attendons, avant même les négociations, une prise de position claire de La Poste. Des positions négociables et non pas des déclarations d’inten­tion quasiment dénuées de tout contenu. Nous supposons qu’on y a déjà sérieusement réfléchi à La Poste.

la bourse et le marché ?

Les dirigeants de La Poste font du vent par voie de presse. Monsieur Landolf, par exemple, veut ajuster les salaires du personnel du réseau postal (pas vers le haut). Madame Ruoff veut des conditions de marché pour les conditions d’engagement (probablement pas non plus vers le haut). Enfin, Monsieur Köng ne serait pas opposé à une entrée en Bourse de PostFinance. On parle d’adaptation au marché. Nous demandons : à quel marché ? Même avec son nouveau statut juridique, La Poste occupera la position dominante sur le marché postal, c’est ce que mettent en évidence les évolutions en Europe. Nous, à syndicom, nous avons sauvé le monopole résiduel (lettres jusqu’à 50 grammes) de La Poste. Mais au lieu de profiter de cet avantage compétitif en tant qu’employeur et de marquer des points avec des emplois attrayants, les responsables de La Poste préfèrent pérorer publiquement au sujet de l’« avenir » de La Poste sur le marché libre.

personnel motivé et loyal

Pourtant, La Poste peut compter sur un personnel motivé et loyal. Le sondage de syndicom sur les revendications de la CCT a montré que les collègues, dans leur ensemble, sont satisfaits des conditions d’engagement. Quelques ajustements sont certes nécessaires, mais le salaire et le temps de travail ne posent pas problème. Si l’on verse inutilement de l’huile sur le feu, tout peut en revanche changer très vite.

Voici quelques questions que j’aimerais poser à la direction de La Poste : qu’entendez-vous par conditions de marché ? Pourquoi faut-il parler publiquement des salaires du personnel des offices de poste ? Pourquoi La Poste fait-elle, depuis des années, entre 700 et 900 millions de bénéfice ? Pourquoi ne veut-on pas exclure une entrée en Bourse de Post­Finance ? Ce sont des questions auxquelles nous aimerions avoir quelques réponses avant le début des négociations.

Ce qui est nouveau aussi, c’est que la direction du groupe Poste fait référence, lors de la conférence de presse, aux versements de La Poste à la caisse de pensions. Mais nulle mention n’est faite de la solidarité des assurés actifs avec les caisses de pensions Poste.

Madame Ruoff, Messieurs les membres de la direction du groupe, arrêtez de communiquer avec nous par voie de presse. Jouez cartes sur table, en toute honnêteté ! Et négocions à ce sujet.

Nous vous donnons l’exemple : nous avons élaboré les reven­dications avec les collègues de La Poste et toujours communiqué en toute franchise. Nous voulons maintenant entamer les négociations et nous attendons du partenaire de la négociation qu’il parle ouvertement. Ce n’est qu’ainsi qu’on arrivera à une situation où un dialogue est possible.