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Refus de la « Lex BaZ » pour la transparence

Les parlementaires devraient-ils être tenus de rendre publiques leurs participations aux entreprises médiatiques ?Une petite majorité du Conseil national refuse d’en entendre parler. Christoph Blocher, qui tire toutes les ficelles à la Basler Zeitung (BaZ), s’y oppose lui aussi bec et ongles. Il fait d’ailleurs imprimer depuis peu le quotidien à Zurich.

Des mois durant, Christoph Blocher a contesté détenir une participation financière dans la Basler Zeitung. En automne 2010, lorsque le commandant de bord et entrepreneur Moritz Suter a été présenté à la presse comme le propriétaire de la BaZ, il a assuré avoir acquis le quotidien via des fonds propres. Or, en décembre 2011, son départ a révélé que Blocher­ possédait en fait des participations dans l’entre­prise, selon un montage complexe révélé par le Tages Anzeiger­ en mars 2013. Aujourd’hui encore, bien que le financier tessinois Tito Tettamanti soit le propriétaire officiel de la BaZ, Blocher a le dernier mot.

Empêcher Blocher de jouer à cache-cache

Le conseiller national PS Beat Jans (BS) souhaite empêcher de tels jeux de cache-cache par une motion que le Conseil national a traitée récemment. Cette motion, sorte de « Lex BaZ », prévoit que les membres du Parlement fédé-ral qui détiennent au moins 5 % des parts d’une entreprise médiatique les rendent publiques. Les mandats des députés parlementaires qui siègent dans des organes de direction et de surveillance sont déjà listés dans un registre accessible au public. « Comme nous sommes tenus de mentionner par exemple la présidence d’une association d’élevage de lapins dans le registre des intérêts, je ne vois pas au nom de quoi nous n’indiquerions pas si nous détenons des parts dans des entreprises médiatiques », a déclaré Beat Jans lors du débat.

Un vote serré

Le conseiller national PDC Jakob Büchler (SG) a rétorqué que la publication des participations des parlementaires dans les médias ne crée pas forcément la transparence sur les entreprises de presse. En outre, il est difficile de donner une définition précise de l’entreprise médiatique. Le 22 mars, une courte majorité du Conseil national a suivi Büchler et rejeté la « Lex BaZ » par 88 voi contre 79. Quoique partagé, le PDC a toutefois voté en majorité contre la motion, avec l’UDC et le PRD (en rangs très serrés, sauf Fathi Derder qui, courageusement, n’a pas participé au vote, ndlr). Quant aux Verts libéraux, ils ont soutenu la motion, avec la gauche. Le conseiller national UDC Christoph Blocher a voté contre la transparence. Qui s’en étonne ?

le démantèlement continue

Dans l’intervalle, le démantèlement du groupe Basler Zeitung Medien – propriétaire de la BaZ et ancien fleuron de l’économie suisse – continue. Fin mars, l’imprimerie a fermé ; 74 collaborateurs ont été mis à la rue. Ils n’ont obtenu qu’une indemnité de départ de 400 francs par année de service – donc pas de parachute doré.

Depuis le 1er avril, la Basler Zeitung est imprimée à Zurich chez Tamedia. Selon nos informations, lesconditions d’impres­sion se sont détériorées. Ainsi, le bouclage de la première édition du journal est désormais avancé de 15 à 30 minutes, ce qui fait perdre de son actualité au quotidien. Un exemple : les résultats du FC Bâle à la Ligue des Champions ne se trouvent plus le jour suivant dans l’édition de la BaZ, vu que les jeux se terminent souvent peu avant 23 h. Cela doit faire mal aux nostalgiques bâlois des autres régions de Suisse qui reçoivent la première édition. La concurrence va s’en frotter les mains.

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