13e Journée romande de la typographie: Les arts graphiques, un monde en pleine évolution
Franc succès ! La treizième édition de la Journée romande de la typographie, co-organisée par syndicom, fait salle comble le 5 novembre dernier à Nyon. 250 personnes, majoritairement des étudiant-e-s et des apprenti-e-s des arts visuels, s’y sont retrouvées pour suivre les conférences données par quatre acteurs et actrices du graphisme contemporain, soulignant l'éclectisme du métier aujourd'hui.
Ralph Kaiser, fondateur du Studio KO à Yverdon-les-Bains, a ouvert les feux en présentant ses projets les plus récents entre scénographie, signalétique et identité graphique. Parmi lesquels le logo de syndicom, le chemin des sens de Renens et le local d’injection « Quai 9 » à Genève, ainsi que deux importants projets de scénographie, l’un, « Pile & face » créé pour la faculté de HEC de l’université de Lausanne, un second, intitulé « Les doigts dans le cerveau » pour l’Espace des inventions de Lausanne.
La Parisienne Perrine Saint Martin a ensuite présenté un travail assidu de la lettre : la création de polices de caractères, basées sur une recherche historique centrée sur le XVe siècle, Sorbonne Romain et Sorbonne Gothique et une expérimentation, toujours en cours, autour de la mise en page du livre de poche; ses recherches l'ont amenée à proposer une édition à télécharger et imprimer chez soi.
Niels Wehrspann, du collectif Schönherwehrs à Genève, s’est ensuite livré à une dénonciation de l'usage d'une typographie décadente dans l’espace public en Suisse romande, le tout enrobé d’une couche d’humour grinçant. Cela avant de passer aux productions mieux en phase de son propre collectif qui a, par ailleurs, organisé dernièrement au Centre d'art contemporain de Genève une fort intéressante exposition consacrée au graphisme en Romandie, intitulée "Panorama".
En fin de programme, Ludovic Balland, créateur du « cabinet typographique » à Bâle et lauréat 2011 du Prix fédéral du design, a présenté son approche de la lettre sous trois aspects distincts, en tant que identité visuelle, surface de projection et signe, avant d’aborder cinq de ses projets qui se jouent des formes classiques. Sa démarche qui questionne tant la typographie, l'architecture, que le contenu aboutit à des projets inédits dont la force de caractère étonne et frappe l'imagination. De même que sa capacité à intervenir tant sur le contenu, que le détail de la police et de l'architecture des imprimés. La création de la charte graphique du Musée d’Arts modernes de Varsovie – dont la typographie est inspirée de celle des panneaux de signalisation de la capitale polonaise -, ainsi que celle du Bildrauch Film Festival de Bâle, attestent, s’il en était encore besoin, que sa renommé internationale n’est pas usurpée.
L’ensemble des conférences de cette journée témoigne une fois encore de l’évolution de la typographie vers une intime imbrication des différents domaines qui constituent les arts graphiques. De leur interdépendance aussi. Rendez-vous dans deux ans pour en discuter !
Yan Giroud, secrétaire régional à Lausanne avec la complicité de Karen Schmutz (SGD) et Roger Châtelain (syndicom)
Les intervenant-e-s
Né en 1973, Ludovic Balland s’est spécialisé dans la typographie après avoir suivi des études en communication visuelle à la Haute Ecole d’art et de design de Bâle. En 2002, il y fonde le studio « The Remingtons » récompensé à plusieurs reprises. En 2006, il fonde son propre studio « Typography Cabinet ».
Après un apprentissage de graphiste, Ralph Kaiser fonde « jkdesign » en 1994 avec Stéphane Jaquenoud, designer industriel. Durant 10 années il conçoit et réalise des projets dans les domaines de la muséographie et du graphisme. En 2004, il fonde avec Didier Oberson, « studio KO ». Il y poursuit ses recherches de concepteur : scénographie, graphisme, signalétique, film d’animation, illustration. Le fil rouge de son travail est le dessin.
Né en 1974, Niels Wehrspann est diplômé de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Graphiste de solidaritéS, il a fondé l’atelier Schönherwehrs, à Genève qui œuvre principalement dans les domaines institutionnel et culturel qui a reçu plusieurs distinctions.
Née en France en 1980, Perrine Saint Martin vit et travaille à Paris. Designer graphique diplômée, elle poursuit ses recherches en 2008 au sein de l’EnsadLab/Type de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Son travail se situe principalement dans le champ de la conception éditoriale (du papier à l’écran), la typographie et le dessin de caractères. Elle est actuellement directrice artistique de l’agence « Maquetteetmiseenpage ».
* Photos mises à disposition par des participants.
