Accord sur les licenciements à Tamedia Publications Romandes
Le combat pour une presse vivante et un journalisme de qualité continue
Les employé-e-s des deux titres de presse romands, « 24Heures » et « Tribune de Genève », ont accepté l’accord négocié avec Tamedia concernant les mesures d’accompagnement aux licenciements prévus par le groupe zurichois. Si syndicom se réjouit de la réduction de nombre de licenciements de 24 à 20 personnes et de l’augmentation des indemnités, la question de l’atteinte à la qualité et à la diversité de la presse de la part d’un groupe de médias à la santé financière éclatante demeure. Avec 27 collègues qui ne seront pas remplacés, la pression sur les rédactions restera très forte. syndicom va travailler avec le mouvement de soutien né de la mobilisation.
Fort de l’élan collectif et du soutien populaire qui a émergé au moment de l’annonce de la brutale restructuration à « 24Heures » et « Tribune de Genève », les représentants du personnel ont pu négocier avec la direction de Tamedia Suisse romande sur la diminution des licenciements et sur les mesures d’accompagnement. syndicom, n’étant toujours pas reconnu comme partenaire social de la convention collective, ne faisait pas partie des négociations, mais a suivi de près la délégation et le personnel concerné en participant aux préparations et avec ses conseils juridiques et syndicaux.
L’évaluation que fait syndicom de l’accord est mitigé: d’un côté, les représentants du personnel ont réussi à améliorer considérablement l’offre que l’entreprise avait faite sur le plan social. Surtout l’augmentation des indemnités de deux mois en cas de non-emploi après le délai de congé et le fonds qui permet entre autre de financer des formations continues ou des réorientations professionnelles sont à saluer. De plus, le nombre des licenciements prévus a pu être réduit de 24 à 20 postes de travail et il y aura des possibilités de réembauche en cas de postes vacants et de reclassement dans le groupe, ce qui devrait in fine diminuer le nombre de personnes touchées.
Mais vu la santé financière excellente de Tamedia (334 mio de bénéfice en 2015, doublement des salaires de la direction), ce groupe était en mesure de faire beaucoup plus d’efforts. D’autre part, le démantèlement de la presse régionale n’est à peine freiné. D’autre part, le démantèlement de la presse régionale n’est à peine freiné. Du reste, à peine l’accord avec la Romandie sur le plan social était signé que Tamedia annonçait l'après-midi même son intention de licencier 5 personnes à la Berner Zeitung.
Le contexte économique, dans lequel opère Tamedia, a renforcé l’incompréhension et la colère et du personnel et du public. Tamedia est devenu le plus grand groupe de presse qui publie plus de 50% du tirage des quotidiens abonnés en Suisse romande. Il est vrai que les recettes publicitaires, traditionnellement sources de revenu prioritaires des journaux, diminuent et se déplacent progressivement vers le online. Mais Tamedia est aussi devenu une des entreprises majeures dans ce marché des rubriques en ligne comme Homegate, JobCloud, Ricardo et autres. Dans ces domaines, les bénéfices explosent.
Tamedia a une responsabilité envers le public, la politique et la société civile de fournir un journalisme et une information de qualité. Cela est coûteux et demande un énorme travail et engagement des journalistes et de tous les travailleurs des médias. Le fonctionnement de la démocratie en dépend, car elle a besoin de citoyens bien informés qui peuvent se forger leur opinons de façon réfléchie.
Dans ce domaine, Tamedia va perdre sa crédibilité si elle continue de miser sur les bénéfices publicitaires au lieu d’investir dans le journalisme.
syndicom est déterminé à travailler avec le mouvement qui est né autour de la pétition pour le maintien de la presse et des médias. Ces initiatives doivent se renforcer aussi en se coordonnant avec d’autres régions de la Suisse - comme « Rettet den Bund » et « Rettet Basel » - pour les combats à venir.
