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Assurance maladie : le point de la situation

Lorsque ces lignes paraîtront, nous connaîtrons l’augmentation qui frappera nos cotisations maladie pour l’année 2017 (en moyenne +4,5 %, ndlr). Cela dit, où en est-on dans ce secteur qui conditionne le budget de plus d’un(e) retraité(e) ?

Dans une analyse faite il y a deux ans et qui n’a rien perdu de sa pertinence, notre ministre de la Santé Alain Berset relevait que « trois grands facteurs expliquent la hausse des primes : la population vieillit, la génération des baby-boomers arrive à la retraite et la médecine fait des progrès ; à cela s’ajoute le fait que certaines maladies sont beaucoup mieux traitées qu’il y a dix ou quinze ans et les soins coûtent dix fois plus cher ». Nous voilà donc informés !

Où en est le dossier médical informatisé ? Si je ne fais erreur, il est en vigueur dans le canton de Genève. Mais les expériences faites à ce jour n’ont été que partiellement publiées. Tout au plus avons-nous pu lire des réserves concernant la destruction des données anciennes ou erronées. Ces réserves relèvent du risque lié à l’existence d’un dossier fournissant un inventaire de toute notre vie privée. Donc, affaire à suivre.

On a pu lire dans la presse que les médicaments génériques sont jusqu’à trois fois plus chers en Suisse que chez nos voisins. Et cela ne serait pas près de changer car « ces médicaments emploient des substances actives qui ne sont plus protégées par des brevets ». En 2015, les médicaments remboursés par les caisses maladie représentaient une dépense de 4,45 milliards ; les génériques en constituaient le 14,3 %, soit 637 millions. On comprend dès lors qu’Alain Berset s’efforce de faire bouger les choses.

Les jeunes paieront moins de primes et les vieux davantage ! C’est ainsi que la Commission de la santé du Conseil national voyait, en juillet écoulé, une solution au problème de la répartition des coûts. La Chambre du peuple donnera son aval en décembre à cette recherche d’un meilleur équilibre entre les catégories de personnes qui génèrent les dépenses de santé. Puis le Conseil des Etats se saisira du dossier ; ce qui veut dire qu’un changement interviendrait au plus tôt en 2018.

En mars, Santésuisse accusait les cabinets de groupe de faire grimper les coûts, précisant que dans ce cadre de soins le prix de la consultation s’élève à 210 fr. alors qu’on s’en sort avec 186 fr. dans un cabinet solo. Les structures médicales visées sont celles dans lesquelles on trouve une majorité de spécialistes.

Notre ministre de la Santé considérait en janvier 2015 que des franchises trop élevées « entament la solidarité entre les assurés ». Sachons qu’en 2013, 1,14 million d’assurés ont choisi la franchise à 2500 fr. D’où un projet « moins de niveaux de franchises » qui, on peut le comprendre, suscite des réserves, voire des oppositions, notamment celles des deux faîtières des caisses maladie.

Terminons ce rapide tour d’horizon par une nouvelle toute fraîche : pas question, pour la Fédération romande des consommateurs, d’aller de l’avant avec son projet de caisse maladie publique dans les cantons. Si les Romands en caressaient l’idée, la Suisse allemande, au contraire, la rejette !

Voilà qui nous oriente sur le parcours délicat des réformes de l’assurance maladie !

Rémy Addor

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