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AVS : pas de panique !

Il n’est pas étonnant que, pour la première fois depuis 1999, le résultat par répartition de l’AVS soit négatif. En effet, ces dernières années, l’AVS a été privée de 300 à 400 millions par année à cause de la deuxième réforme de l’imposition des entreprises, car nombre de celles-ci versent toujours plus des dividendes non assujettis à l’AVS au lieu de salaires. D’autre part, le chômage n’a jamais été aussi élevé en Suisse (selon la définition de l’OIT), ce qui diminue les cotisations salariales reçues par l’AVS. De fait, les personnes en fin de droit n’en paient pas et celles versées par les chômeurs et chômeuses baissent nettement.

Par conséquent, l’Union syndicale suisse rejette résolument les scénarios panique assortis de demandes de démantèlement, qui se multiplient aujourd’hui à cause des nouveaux chiffres de l’AVS. Depuis la création de l’AVS déjà, le vieillissement de la société est une réalité. A cause de la forte augmentation de l’espérance de vie et de la nette baisse des taux de natalité, le rapport cotisant·e·s / bénéficiaires de rentes est passé de 6,5 : 1 à 3,4 : 1. Avec des réserves de 45 milliards, l’AVS reste néanmoins des plus robustes. Depuis 1975, le nombre des personnes à la retraite, désormais 2 millions, a plus que doublé. Mais les cotisations salariales à l’AVS n’ont plus été relevées depuis lors. Une seule fois pendant ces quarante ans, 1 % de TVA a été ajouté. Cela montre que le mécanisme social de financement de cette assurance – des cotisations prélevées sur la totalité des revenus d’une activité lucrative – est extrêmement solide. C’est pourquoi tous les scénarios catastrophe qui s’appuyaient sur l’évolution démographique se sont révélés erronés.

Ces prochaines années, l’arrivée à la retraite des classes d’âge à forte natalité nécessitera provisoirement plus de ressources. Ces besoins pourront être surmontés sans problème avec la hausse de la TVA proposée par le Conseil fédéral ou d’autres mesures encore. Si l’activité lucrative augmente fortement, ou si les aberrations entraînées par la deuxième réforme des entreprises sont corrigées, le besoin de recettes supplémentaires se fera moins sentir. Mais il n’est pas possible d’envisager de retirer encore plus de ressources à l’AVS. L’USS s’oppose donc résolument à ce que les taux d’intérêt de la dette de l’AI envers l’AVS passent de 2 % à 1 %, comme le propose le Conseil fédéral dans le cadre du programme de consolidation et de réexamen des tâches (CRT).

Bénéfice de l’AVS : + 88 %

Si, pour la première fois depuis 1999, les dépenses de l’AVS dépassent les recettes, créant un découvert de 320 millions de francs sur un total des cotisations de 40,547 milliards, le premier pilier reste néanmoins dans les chiffres noirs dans son résultat d’exploitation. Les performances, certes particulièrement élevées (6,7 % de rendement), de ses placements ont permis de dégager 1,7 milliard en 2014, soit trois fois plus qu’en 2013. (YS)

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