Baisse des bas salaires : l’heure est à un salaire minimum !
L’Enquête suisse sur la structure des salaires 2012 rendue publique le 28 avril fait apparaître uneévolution inquiétante : entre 2010 et 2012, 10 % des salaires réels les plus bas (inférieurs à 3886 fr.)ont baissé (– 286 fr.). Ainsi la vie de ces salarié·e·s qui, aujourd’hui déjà, connaissent des problèmes de fin de mois est devenue encore plus difficile. Daniel Lampart (USS)
Cette situation touche des professionnel·le·s de branches sans convention collective de travail (commerces de détail sans CCT, horticulture, centres d’appels, etc.). Cette évolution est d’autant plus choquante au vu de la hausse des très gros salaires. 10 % des salaires réels les plus hauts ont à nouveau augmenté de 7,1 % entre 2010 et 2012 (+ 9901 fr. / an). Ainsi, la répartition inégale des salaires constatée en Suisse ces quinze dernières années a continué à s’aggraver. Celles et ceux qui touchent des salaires élevés reçoivent encore plus et celles et ceux qui n’arrivent guère à s’en sortir avec leurs salaires reçoivent moins.
En disant oui à l’initiative sur les salaires minimum, on peut stopper cette évolution. L’introduction d’un salaire minimum légal de 22 fr. de l’heure protégerait les salaires inférieurs de la sous-enchère. Ce qui constituerait un grand progrès pour les personnes qui en bénéficieraient est supportable par notre économie. La masse salariale totale ne devrait être relevée que de 0,4 %. L’argent pour le faire est là, comme le prouve la forte hausse des gros salaires.
Le fait que l’inégalité de salaire entre femmes et hommes se soit remise à augmenter depuis 2008 est aussi très inquiétant. Selon l’Enquête 2012, elle a à nouveau augmenté de presque 0,5 %, pour passer à 18,9 %.