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CCT IGE : issue possible ?

Quatre mois après la sixième et dernière ronde de négociation, Viscom et les représentant·e·s syndicaux de syndicom et syna se sont réunis à Berne pour des « discussions de sondage ». La réunion s’est tenue le premier jour du printemps, ce qui aurait pu être de bon augure, au vu du vent glacial qui a soufflé sur les relations entre les partenaires sociaux depuis le 11 décembre 2012 , lorsque l’association patronale a rompu les négociations.

 

Suite à la rupture des négociations CCT par Viscom en décembre dernier, les syndicats ont invité le patronat à reprendre le dialogue, afin de ne pas rester dans une situation de blocage. Une rencontre, qualifiée par Viscom de simples « discussions de sondage » et qui donc n’était pas vraiment une septième ronde de négociations, même si tout en donnait l’impression, s’est tenue le 20 mars au Centre Paul Klee à Berne.

Les deux parties ont récapitulé les évolutions intervenues selon elles depuis la fin de la sixième ronde de négociation. Les syndicats ont considéré comme une mesure de lutte patronale la recommandation de Viscom à ses entreprises d’introduire dès le 1er janvier 2013 la semaine de 42 heures et la réduction des suppléments pour le travail en équipes. De son côté, malgré l’annonce d’actions de grèves possibles, Viscom a insisté sur le caractère urgent de sa revendication principale : l’introduction de deux heures de travail gratuit par semaine.

Pour l’association patronale, la compétitivité de nombreuses entreprises ne pourrait être main­tenue qu’à ce prix-là. Ce n’est qu’ainsi qu’il serait possible, selon le patronat, de récupérer « la partie du gâteau des mandats donnée à l’étranger ».

Pour mettre en oeuvre ces mesures, quelques entreprises ont proféré des menaces à l’en­contre de leur personnel, le for­çant à accepter une augmen­tation du temps de travail ou une réduction des suppléments. De fait, même si le patronat a laissé entendre que davantage d’entreprises suivraient bientôt ses « recommandations », il n’y a eu presque aucune réaction allant dans ce sens jusqu’à pré­sent dans la grande majorité des entreprises. Et aucune en Suisse romande.

 

Proposition de déblocage

Pour débloquer cette situation sans issue, les syndicats ont fait une proposition différenciée : statu quo pour le temps de tra­vail dans les imprimeries de journaux et pour les supplé­ments dans toutes les imprime­ries ; ancrage de la semaine de 40 heures comme temps de tra­vail normal et proposition d’in­troduire dans les imprimeries de travaux de ville la semaine de 42 heures pour une période limitée. La procédure d’octroi de cette mesure exceptionnelle garanti­rait néanmoins la consultation des employés et des syndicats et leur participation à la décision.

Dans un premier temps, la réponse de Viscom à cette offre syndicale a été polémique. On est « extrêmement déçu » que « la montagne ait accouché d’une souris », ainsi que du « manque de substance de cette proposi­tion » a-t-on pu entendre.

Plus tard, le patronat a pour­tant confirmé que la semaine de 40 heures pourrait conti­nuer d’être la norme. La souris a donc encore du potentiel pour se transformer en éléphant et conduire à un CCT acceptable.

 

Vers une véritable ronde de négociations ?

Mais pour l’heure, les repré­sentants patronaux n’ont fait sortir ni souris ni proposition de leur propre chapeau. Cela pourait toutefois changer début mai, lors d’une septième ronde de négociations qui devrait être enfin digne de ce nom : les deux parties devraient alors présen­ter de nouvelles propositions concrètes. D’ici Pâques en effet, les syndicats élaboreront pour Viscom une nouvelle proposi­tion concernant l’introduction de la semaine de 42 heures sur une durée limitée ; à l’inverse, Viscom formulera des idées concrètes pour trouver un com­promis acceptable pour les deux parties en ce qui concerne les suppléments pour travail par équipes. Selon un représentant de Viscom, en fin de rencontre, on serait désormais « dans la der­nière ligne droite ». Le but serait aussi d’arriver à égalité sur la ligne d’arrivée : sans vainqueurs certes, mais – beaucoup plus important – sans perdants.

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