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Chessex et Lutz : quand un photographe rencontre un typographe…

Event Communication visuelle

 

En ce samedi pluvieux, quelques courageux ont bravé la météo pour se rendre au mudac afin d’écouter Luc Chessex évoquer sa collaboration avec le typographe et éditeur Hans-Rudolf Lutz.

 


Un témoignage sensible et intime sur la carrière de photographe de Luc Chessex et sur ses premiers livres. Son envie de parcourir le monde lui fait choisir Cuba, « parce que les boîtes de cigares de mon père ornées de magnifiques lithographies de l’île me faisaient rêver et parce que j’avais lu les écrits de Sartre « Ouragan sur le sucre », essai sur la révolution cubaine. » Il embarque donc pour Cuba, dans l’idée d’y rester une année et de réaliser un livre photographique. Son voyage durera plus de dix ans.

 


C’est aussi grâce à Cuba que naîtra la collaboration avec Hans-Rudolf Lutz. Ce dernier est tout de suite intéressé par les images de Luc Chessex. Un premier livre, « Le visage de la révolution, essai photographique sur les images de Fidel Castro à Cuba » paraît en 1969. Dans cet ouvrage, on découvre l’omniprésence de l’image de Castro, déclinée sous des formes diverses et variées, officielles et caricaturales. A noter que l’éditeur Lutz prend soin de publier les photos selon leur format. Pour les photos largeur, il faut donc que le lecteur tourne son livre.

 


Luc Chessex et Lutz publieront encore trois ouvrages ensemble. En 1971, le très singulier « Nous ne voulons pas d’un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui », où Lutz a l’idée de publier les photos sur des pages séparées et glissées dans une boîte de mauvaise qualité. Ceci dans l’espoir que la boîte se cassera et que le lecteur devra utiliser les photos autrement, en les exposant par exemple. Ce livre n’a pas valu que des amitiés à Luc Chessex, car il était très critique sur la Suisse.


En 1982, « Quand il n’y a plus d’Eldorado » se penche sur l’Amérique latine. On y trouve deux portfolios, le premier sur l’image du Che et le second sur l’image de Coca-Cola. Un sujet que Luc Chessex a pour projet de développer davantage dans un nouvel ouvrage. « Le Che et Coca-Cola, c’est une métaphore de l’Amérique latine des années 70. Le Che, c’est le changement, la révolution, une autre proposition de société. Coca-Cola, c’est le statu quo, la consommation, le rêve. »


Le dernier ouvrage « Around the World » (1999), a presque été terminé à l’hôpital, quelques semaines avant le décès de Lutz. Là encore, l’éditeur avait innové en choisissant un grand format – « qui ne plaît pas beaucoup aux libraires », rigole Luc Chessex – mais qui a permis une mise en page très variée.


« Lutz avait une imagination visuelle foisonnante. Il était très bon dans son métier mais également humainement. Il avait une ouverture sur le monde comme peu de gens », se souvient Luc Chessex, qui avoue que dans les projets qui ont suivi, il s’est toujours référé à sa collaboration avec l’éditeur.


Patricia Alcaraz

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