Complices des infractions d‘Uber
Uber enfreint systématiquement la législation suisse et engendre du dumping salarial. Malgré cela, La Poste l’a intégré, dans une phase test à Bâle, à son applications de mobilité et les CFF s’apprêtent à faire de même. Les syndicats Unia, SEV et syndicom ont protesté le 4 avril au siège bernois des CFF et de la Poste. Ils demandent l’arrêt immédiat de leur collaboration avec Uber.
La Poste a mis en place, pour les cantons de Suisse du Nord-Ouest, une app de mobilité qui, depuis peu, recommande Uber aux usagers, pour certains trajets. Les CFF l’envisagent aussi.
Or, le modèle d’affaires d’Uber repose sur le contournement des lois. La multinationale refuse de reconnaître ses employé·e·s comme tels, elle ne leur accorde aucun des droits appartenant aux salarié·e·s et ne s’acquitte pas non plus des cotisations dues aux assurances sociales. La Suva a pourtant clairement rangé Uber parmi les employeurs. Uber se soustrait également au paiement de la TVA, avec sa structure juridique qui oblige ses chauffeurs à l’indépendance fictive. Entre-temps, les forces de l’ordre ont dénoncé et fait condamner de nombreux chauffeurs Uber pour infraction à l’ordonnance réglant l’admission à la circulation routière ainsi qu’à l’ordonnance sur la durée du travail et du repos.
Uber gruge à gogo
Dans ces conditions, il est scandaleux que des entreprises proches de la Confédération confient des mandats de transport à Uber par le biais de leurs applications de mobilité. « Les CFF et la Poste se rendent complices de violations de lois », a souligné Vania Alleva, présidente d’Unia. Car le modèle d’affaires d’Uber gruge à la fois l’Etat, les employé·e·s et la clientèle. Daniel Münger, responsable du secteur Logistique de syndicom, a mis en garde contre la propagation d’un tel modèle d’affaires : « Uber se réserve le profit, alors que le risque entrepreneurial est complètement reporté sur les conducteurs, dont les conditions de travail se dégradent. » Les trois syndicats appellent donc à abandonner avec effet immédiat toute collaboration avec le service de transport à prix cassés.
demain: Mobile, mais sans dumping !
Il appartient sans doute à La Poste et aux CFF de réfléchir à la mobilité de demain. « Mais si le prix à payer en contrepartie est le dumping social pratiqué par Uber, nous n’en voulons pas ! », a souligné Giorgio Tuti, président du SEV. Un partenariat avec une entreprise qui enfreint les lois et refuse toute collaboration avec les autorités écornerait l’image des CFF et de La Poste, et n’a pas d’avenir. Il empoisonne les conditions de travail et le partenariat social en Suisse.
au siège des CFF et de la Poste
Les syndicats ont exprimé leur mécontentement lors d’une action de protestation menée au siège des CFF et de la Poste à Berne. De plus, des tracts ont été distribués tôt ce matin dans huit gares suisses, pour signaler le projet de coopération déplacé de ces entreprises proches de la Confédération. De nombreux chauffeurs de taxi se sont joints à ces actions visant à dénoncer la concurrence à prix cassés d’Uber.