Contre le personnel, contre les petits magasins et contre les cantons !
La nouvelle loi sur les heures d’ouverture des magasins (LOMag) proposée par le Conseil fédéral autoriserait tous les commerces de détail du pays à ouvrir leurs commerces de 6 h à 20 h en semaine et de 6 h à 19 h le samedi. L’Union syndicale suisse (USS) estime que ce projet est bon pour la poubelle.
Au début, il y a eu la motion Lombardi qui demandait des heures d’ouverture des magasins valables pour tout le pays. Ensuite, les Chambres fédérales ont approuvé cette motion et, le 21 mai, le gouvernement propose en bon petit soldat une loi qui comporte trois articles. L’USS a rejeté énergiquement ce projet dans le cadre de la procédure de consultation. Pour les trois raisons suivantes :
Des conditions de travail encore plus stressantes
Si les heures d’ouverture des commerces étaient prolongées de la sorte, les conditions de travail de la vente deviendraient encore plus stressantes, les horaires encore moins planifiables, et les mères qui élèvent seules leurs enfants seraient alors confrontées à d’importants problèmes. Aujourd’hui déjà, les conditions de travail de la vente sont précaires, demain, elles le seraient encore plus. Ce qui explique aussi pourquoi, dans les sondages, le personnel de la vente se prononce à 90 % contre la prolongation des heures d’ouverture des commerces.
Magasins : grands favorisés et petits mangés
La prescription de la nouvelle loi repose sur l’hypothèse erronée que la prolongation des heures d’ouverture des commerces entraînerait automatiquement une hausse du chiffre d’affaires. Or, ce n’est pas le cas. La loi proposée favorise en effet unilatéralement les grands magasins qui sont mieux à même de maîtriser de telles prolongations avec moins de personnel par surface de vente que les petits magasins.
Aucun respect pour les décisions issues des urnes
Dans nombre de cantons, des prolongations des heures d’ouverture ont été rejetées ces dernières années, souvent très nettement. Si la Confédération veut cependant en imposer par voie légale, il s’agit alors de harcèlement et d’une violente attaque contre la démocratie et la souveraineté cantonale. Pas étonnant qu’en plus des syndicats, les cantons s’opposent aussi à cette extension arrogante des heures d’ouverture des commerces. On aurait vraiment pu attendre des instances responsables de cette révision qu’elles fassent preuve d’un peu plus de respect pour la démocratie…
En résumé, l’USS estime que ce projet de loi est sans autre bon pour la poubelle. (USS)
syndicom / USS