Le groupe est en partie formé de collègues du « sounding board » de l’actuelle CCT de Swisscom, avec plusieurs nouveaux visages. Ces personnes préparent déjà ensemble le terrain pour les prochaines négociations de la CCT de Swisscom, en 2015 / 2016. « Vous êtes les acteurs », a tenu à souligner Giorgio Pardini, responsable du secteur. De son côté, il a expliqué que l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée suppose une plus grande démocratisation de l’économie ainsi qu’un renforcement de la société civile.

pouvoir s’engager

Le syndicat ne peut en effet s’investir pleinement que dans une société civile fonctionnant bien. D’où la nécessité d’aménager, dans le travail, des espaces de liberté qui laissent aux individus la possibilité de s’engager. Lors des négociations conventionnelles, il s’agira aussi de renforcer la base des droits de participation.

Le travail interfère toujours plus avec les loisirs. D’un côté, le lieu et les heures où s’accomplit le travail ne sont plus fixes et la responsabilité tend à être transférée aux individus, qui doivent organiser eux-mêmes leur activité. De l’autre, rappelle le responsable du secteur, « les nouvelles libertés vont de pair avec de nouvelles contraintes ». Le subtil équilibre entre travail et loisirs risque ainsi facilement d’être compromis, aux dépens des salarié·e·s. Voilà pourquoi le syndicat veut avoir son mot à dire lorsqu’il est question d’organisation du travail et d’introduction de nouvelles technologies.

Ralentir le travail

A l’ère des nouvelles technologies, la mentalité consistant à dire « j’arrive à sept heures et repars à midi, et je retravaille de deux à cinq » appartient au passé : tout évolue beaucoup plus vite dans notre monde globalisé. Tel est le premier constat fait par les participant·e·s à l’atelier. Or la possibilité, offerte à beaucoup d’endroits, d’aménager soi-même ses journées de travail suppose une réelle discipline par rapport aux horaires stricts d’autrefois. Tout le monde ne sait pas gérer ces nouvelles libertés, qui ont tendance à créer de nouvelles dépendances. L’employeur devrait par conséquent veiller à ce que cette évolution ne se fasse pas au détriment des salarié·e·s. Et comme Giorgio Pardini l’a souligné : « il faut à nouveau ralentir le travail et fixer des limites, et permettre de mieux séparer travail et vie privée. »

Les témoignages sur la façon dont les membres du groupe stratégique de la CCT gèrent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée paraîtront dans les prochaines éditions.

Loisirs partagés

Les avis divergent sur la vaste offre d’activités de loisirs proposée par Swisscom – allant du cours de cuisine aux activités sportives. Outre-Sarine, les collègues auraient plus facilement tendance à se retrouver ensemble qu’en Suisse latine, ont constaté les participant·e·s à l’atelier.

Le géant bleu encourage activement ses employé·e·s à partager des activités de loisirs. Ce qui amène à se demander si ce n’est pas à double tranchant – « après tout, rien n’est jamais gratuit ». Car on crée ainsi une « atmosphère de bien-être » ; les salarié·e·s se tiendraient ensuite plus longtemps à disposition de l’employeur. D’autres participant·e·s apprécient de pouvoir faire du jogging entre collègues à midi et ont souligné que les activités accomplies en commun renforçaient le réseau.

Giorgio Pardini, responsable du secteur, a pourtant rappelé que de telles pratiques ne sont pas sans risque – car si quelqu’un perd son travail, il n’aura plus accès à beaucoup d’activités ayant marqué sa vie privée. Ce qui est inquiétant. (gbr)