Distribution à domicile : La Poste peut mieux faire
En 2014, le géant jaune a rempli les objectifs fixés par la Commission fédérale de la poste (PostCom). Plusieurs points demeurent toutefois problématiques. Il peut améliorer la distribution chez les particuliers.
Le 15 juin, à Berne, la Commission fédérale de la poste (PostCom) a annoncé aux médias que le marché postal suisse fonctionne bien : en 2014, La Poste a rempli les objectifs fixés par l’autorité. Mais le géant jaune peut faire mieux au niveau de la distribution à domicile, souligne-t-elle.
Le facteur ne passe plus au domicile de 897 foyers. C’est donc 69 maisons de plus qu’en 2013 qui se passent de ce service. Cinq plaintes ont été déposées l’an dernier à ce sujet, qui continue à inquiéter les particuliers. PostCom « suit avec une extrême attention la pratique actuelle de La Poste, qui tend à supprimer la distribution à domicile dans un nombre croissant de maisons isolées ». Si la distribution à domicile est une partie importante de la desserte de base, une « analyse approfondie a mis en évidence plusieurs points problématiques », dit-elle dans son rapport annuel.
Mais « nous voulons agir sur des cas concrets pour que les solutions alternatives proposées par La Poste soient valables », souligne le vice-président de l’organe de surveillance, Georges Champoud. Il s’agit aussi d’en finir avec les clauses de confidentialité qu’impose La Poste aux particuliers, à l’issue de leurs négociations. « Nous voulons de la transparence », insiste-t-il.
MOINS DE BUREAUX MAIS PLUS FRÉQUENTÉS
En 2014, les fermetures et transformations de bureaux de poste ont continué. Le géant jaune disposait à la fin de l’année de 1562 offices de poste, soit cent de moins qu’en 2013. Mais cette diminution a été contrebalancée par la création d’agences postales (+91) et par le développement de services à domicile. Ainsi, le nombre total de points d’accès reste fixé à 3500, indique le rapport annuel de la PostCom.
« Les agences sont une bonne solution, car elles ont des horaires d’ouverture plus étendus », affirme Hans Hollenstein, président de la PostCom. En effet, la plupart des agences sont ouvertes plus de huit heures par jour contre six à huit pour les offices. Cet argument est toutefois contrebalancé par la pratique puisque, selon la PostCom, la fréquentation journalière moyenne des agences « s’est de nouveau révélée nettement inférieure à celle des offices de poste, comme les années précédentes, mais elle est restée relativement stable par rapport à 2013 ». La fréquentation des offices, par contre, progresse de 3 % en un an.
Selon le président, il y aura bien sûr d’autres suppressions d’offices de poste, mais l’organe de contrôle veillera là aussi au grain. Le gendarme de la Poste note toutefois que sur 108 litiges, la commune et le géant jaune ont abouti à une solution acceptable dans 101 cas. Seules sept plaintes sont remontées aux oreilles de PostCom. Et l’organe de surveillance n’a renvoyé sa copie à La Poste que dans un seul cas sur les quatre déjà traités.
EXPERTISE SCIENTIFIQUE LANCÉE
PostCom a également commandé une expertise scientifique en vue d’examiner les conditions de travail dans la branche, tous services postaux confondus. Le délai de grâce ayant « désormais expiré », les entreprises qui n’observent pas les dispositions légales doivent par conséquent s’attendre, dès cette année, à ce que la PostCom ouvre contre elles une procédure de surveillance et, selon les résultats de ses investigations, « prenne des mesures conformes aux art. 24 et 25 LPO ». « La PostCom doit toutefois jouer un rôle encore plus actif dans ce domaine », relève syndicom.
Lancée en mai, l’étude sera publiée en janvier 2016 et vise à vérifier que les « standards minimaux fixés par PostCom sont respectés », précise Michel Noguet, du secrétariat technique de l’autorité de régulation. syndicom salue cette mesure, « car les conventions collectives sont insuffisantes pour réguler le marché ».