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Du pain et des roses, aujourd’hui et demain !

« It’s bread we fight for – but we fight for roses, too ! » Cent ans plus tard, la revendication des femmes pour du pain etdes roses est toujours aussi actuelle. Aujourd’hui, en Suisse, quand un homme reçoit pour son travail un billet de 50 fr., une femme ne touche, elle, que 41 fr. pour le même travail, donc près de 18 % en moins. C’est inacceptable !


Cette année aussi, les mili-
tantes syndicales dénonceront, le 8 mars, la discrimination salariale des femmes. Trente ans après que l’égalité entre femmes et hommes a été fixée dans la Constitution, elle devrait aller de soi. Or l’enquête sur la structure des salaires montre qu’en Suisse, les femmes gagnent toujours 18 % de moins que les hommes. Et si l’équilibrage des salaires entre hommes et femmes continue à un rythme d’escargot, les femmes devront encore attendre soixante-six ans d’ici à la réalisation de l’égalité des salaires. C’est scandaleux et intolérable ! Aussi devons-nous combattre chaque jour cette injustice, tout particulièrement lors de la journée des femmes. syndicom y participera cette année aussi avec des actions dans la rue et les entreprises (cf. encadré). Le soutien des membres est vivement souhaité.

 

 

James Oppenheim a écrit en 1911 le poème « Bread and Roses » auquel se référait le mouvement des femmes grévistes américaines de l’époque. C’est lors de la célèbre grève du textile au Massachusetts en 1912 qu’un groupe de travailleuses avait porté des bannières proclamant « We want bread, and roses too » (nous voulons du pain, et des roses aussi). Cette présentation poétique des demandes de ces travailleuses qui exigeaient un salaire égal pour un travail égal en plus d’une considération spéciale à l’égard des femmes s’était fait entendre partout dans le pays. Ces travailleuses, que les syndicats conservateurs de l’époque considéraient comme non organisables, s’étaient pourtant syndiquées pour défendre leurs droits.

Un combat pour une vie dans la dignité

Aujourd’hui, les femmes et hommes syndiqués luttent aussi à syndicom ensemble et main dans la main pour les droits des travailleuses et travailleurs. Et le slogan repris n’a pas perdu de son actualité. Car les femmes d’alors exigeaient déjà un peu plus de pain. Les roses symbolisaient une vie dans la dignité plutôt que dans la pauvreté et la détresse.

Une centaine d’années plus tard, nous luttons toujours pour le strict nécessaire : des salaires suffisants pour couvrir les besoins essentiels et l’égalité salariale. Aujourd’hui, près de 400 000 personnes vivent avec moins de 4000 fr. par mois en Suisse ; 300 000 d’entre elles sont des femmes. Un salaire minimum doit donc enfin être ancré dans la loi pour empêcher l’exploitation et la sous-enchère. Une différence salariale de près de 18 % entre femmes et hommes pour le même travail est injuste et inacceptable. Nous ne sommes pas prêtes à attendre 66 ans pour être enfin rémunérées comme les hommes. Nous voulons du pain aujourd’hui ! L’égalité salariale et le salaire minimum maintenant !

Nous ne revendiquons pas seulement nos droits fondamentaux pour aujourd’hui, mais aussi une vie dans la dignité dans le futur. A nouveau, l’âge de la retraite des femmes est discuté, mais sans prendre en considération le cas de femmes retraitées qui ont travaillé dans une branche à bas salaire, éventuellement à un pourcentage réduit. Les rentes versées à ces femmes par les caisses de pension sont inexistantes ou minimes en raison de leur bas revenu. Souvent, il ne leur reste que l’AVS. Laquelle suffit à peine pour en vivre.

Par l’initiative AVSplus, les syndicats de l’USS ont mis au point un modèle de prévoyance vieillesse étatique dont tout le monde – aussi les femmes – peut bénéficier. La rente AVS doit être relevée linéairement de 10 % et adaptée aux coûts actuels de la vie. Nous voulons aussi des roses demain ! Une vie dans la dignité aussi à la retraite !

Aujourd’hui, nous luttons toujours pour du pain et des roses. Et nous continuerons de lutter jusqu’à ce que notre objectif soit atteint. Jusqu’à ce que des paroles deviennent enfin des actes.

 * Toya Krummenacher est secrétaire centrale Femmes / Migration

ACTIONS 8 mars

syndicom organise différentes actions le 8 mars (Liebefeld, Bern, Zofingen, St. Gallen, Netstal et Lugano).

En Suisse romande, nous serons toute la matinée devant le call center Swisscom des Bergières à Lausanne et devant PostFinance à Bulle.

Contacts : Elisabeth. DiBlasi@syndicom.ch

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