Ecopop : encore plus extrême que l’UDC
Ecopop est la deuxième initiative en moins d’un an à attribuer les problèmes rencontrés en Suisse à la démographie et à l’immigration. Si l’on considère le nombre d’étrangers, il s’agit d’un projet bien plus extrême encore que le premier.
Ecopop souhaite que la croissance de la population suisse due aux migrations n’atteigne que 0,2 % par an, pour préserver durablement les ressources naturelles. Bien plus radical encore, en termes de chiffres, que l’initiative UDC !
Ecopop entraînera la précarisation des conditions de travail et l’essor des contrats de durée limitée, car la limitation de l’immigration ne cible que les séjours réguliers et de longue durée. Il s’agit d’une politique préjudiciable pour tous. De fait, l’histoire nous a montré que, dans les secteurs affichant des conditions de travail précaires, les salaires sont tirés vers le bas.
Les revendications néocolonialistes formulées par l’initiative sont également préoccupantes. Substituer la planification familiale à l’aide au développement serait une mesure aussi inhumaine qu’inutile, car le développement est la meilleure façon de faire baisser le taux de natalité. Même en matière d’environnement, cette initiative accroît le trafic plus qu’elle ne le réduit.
Sur le plan social, des droits de l’homme et de la politique environnementale, Ecopop nous mènera dans une impasse. Néanmoins, la campagne de votation est l’occasion de prendre l’offensive et de remettre à l’ordre du jour plusieurs thématiques essentielles sur lesquelles les débats n’ont cessé de s’égarer. Comme la nécessité pour tous d’avoir un travail et de percevoir des revenus décents. Ou l’importance d’un Etat social qui protège la population contre les risques majeurs : vieillesse, chômage, accident, maladie et décès. Ce n’est pas en accusant la politique démographique de tous les maux, comme le fait Ecopop, que nous résoudrons ces problèmes.