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Emballage trompeur !

Défendre le service public, oui, mais pas avec cette initiative

Aussi sympathique soit-t-elle au premier abord, l’initiative serait en fait dévastatrice pour les CFF, La Poste et Swisscom, tels qu’on les connaît aujourd’hui : elle exige qu’il ne soit plus fait de bénéfices dans les prestations de base, que plus aucun objectif fiscal ne soit visé, et que plus aucun subventionnement croisé au profit d’autres secteurs de l’Administration ne puisse être réalisé. Ce qui veut dire que les CCF ne pourraient plus réaliser de bénéfices dans le trafic longue distance, La Poste elle non plus ne pourrait plus faire de bénéfices, il serait interdit à la Confédération de toucher sa participation aux bénéfices de La Poste et Swisscom ne serait en aucun cas autorisé à verser des dividendes à ses actionnaires.

Cela signifie en réalité que la Confédération devrait attribuer encore plus d’argent aux CFF pour financer les domaines non rentables. PostFinance serait par contre probablement privatisé. Et la Confédération devrait se retirer de Swisscom, car celle-ci n’aurait pas les moyens financiers de rémunérer tous les autres actionnaires. Pour nous, les syndicats, cela ouvre une très mauvaise perspective, car c’est grâce au fait que ces trois entreprises sont publiques qu’elles ont de bonnes CCT. Elles ont des obligations et imposent des standards qui ont valeur de référence dans toute la branche.

salaires de managers raisonnables OUI, éviction des syndicats NON

L’initiative exige en outre que les salaires de tous les salarié·e·s des entreprises du service public ne dépassent pas ceux de l’Administration fédérale. Nous n’aurions rien contre l’imposition d’une limite supérieure pour les salaires des managers. Mais, si on lit bien l’initiative, cela signifie en fait que le Parlement fédéral déciderait à l’avenir si les employé·e·s des CFF, de La Poste et de Swisscom reçoivent une augmentation de salaire ou pas. Les syndicats perdraient leur pouvoir de négociation, ils seraient à la merci du Parlement.

La Confédération reçoit en moyenne environ 600 millions de francs de participation aux bénéfices de La Poste et de Swisscom. Cet argent n’est en aucun cas utilisé que pour l’armée, comme les initiants le prétendent. Mais aussi pour la formation et la recherche, la coopération, les transports publics et l’Administration fédérale. Justement pour tous les domaines du service public qui sont toujours les premiers touchés quand des mesures d’austérité sont décidées.

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