Le chiffre d’affaires de l’imprimerie Zeitungsdruck Schaff­hausen AG (ZDS), près de Schaff­house, n’atteint plus, en 2012, que la moitié de celui de 1992. Avec la disparition de la plupart des journaux du groupe AZ, auquel l’impri­me­rie était liée, la situation s’est peu à peu obscurcie. La belle rotative de 1990 arrive en bout de course, les moyens financiers et les commandes ne suffisent pas à acheter une nouvelle machine. La fermeture de ZDS fin 2013 marquera un nouveau chapitre dans le processus de restructuration et de concentration observé dans le secteur de l’impression des journaux en Suisse.

Ailleurs pourtant, certains trouvent encore les moyens d’investir dans de nouvelles rotatives. Centro Stampa Ticino SA (qui édite entre autres le Corriere del Ticino) vient de construire un centre ultramoderne d’impression pour quelque 30 millions, à Muzzano, près de Lugano. Les trois grands groupes de presse Ringier, Tamedia et NZZ ont investi des montants considérables pour l’acquisition de nouvelles machines et la rénovation ou la construction de nouveaux bâtiments au cours de ces dix dernières années. Tout en sachant que ces investissements aggraveraient la surcapacité de production dans le secteur, le trio dominant du marché a fait ce choix stratégique : satisfaire aux souhaits de la clientèle en matière d’impression quadrichromique continue de haute qualité et aux exigences qualitatives élevées des clients pour les encarts publicitaires dans les journaux. Les millions de francs investis visaient aussi à attirer les gros clients tels que Migros et Coop.

En septembre 2012, sa rotative arrivant en fin de vie, l’imprimerie biennoise Gassmann AG confiait à Tamedia l’impression du Bieler Tagblatt et du Journal du Jura. La rotative de l’Imprimerie Saint-Paul à Fribourg cessera son activité fin 2014. Ces deux dernières fermetures profitent à Tamedia, qui récupère ainsi des mandats. A Schaffhouse, c’est le groupe NZZ qui reprendra l’impression des Schaffhauser Nachrichten, ainsi que d’autres produits, dès 2014 à Schlieren.

Pour les dix-sept collègues de Schaffhouse­, ce n’est bien sûr pas une consolation. Ils veulent connaître leur sort et savoir quel soutien et quelles indemnités leur seront accordés par leur ancien employeur. syndicom les soutient et participe activement à la négociation des plans sociaux.