Comme chaque année, le magazine Bilan nous tient en haleine pour savoir si les 300 contribuables les plus riches de Suisse ont gagné ou perdu. Qu’on se rassure, la crise ne semble plus qu’un vieux souvenir pour eux. En 2012, la fortune totale des 350 plus riches a progressé pour atteindre 560 milliards de francs. Concentration des richesses toujours, moins de 10 000 contribuables suisses (0,2 % des personnes) détiennent un quart de la fortune, soit 355 milliards. Dans la presse, certains comme Lamunière (Edipresse Monde) ou Michael Ringier stagnent, l’un à 300-400 millions de fortune, l’autre à 1-1,5 milliard. Sans doute est-ce pour cela que Ringier continue de rationaliser et supprimer ses imprimeries et qu’il a nommé un nouveau CEO, Marc Walder, qui « comme il se doit, abaisse les coûts », selon Bilan. Ellen et Michael Ringier peuvent toutefois se consoler puisqu’ils figurent en bonne place dans le classement ARTnews des 200 collectionneurs d’art majeurs dans le monde. La famille Coninx-Supino (groupe Tamedia) reste stable à 1-1,5 milliard. Possédant 71,8 % du groupe, la famille a touché 40 millions de dividendes l’année passée. Moins chanceux suite à ses déboires en France, Philippe Hersant est sorti du classement. Les salarié·e·s du groupe en feront-ils les frais ? La famille Bertarelli peut continuer à s’asseoir sur ses 10 à 11 milliards et participer à ses œuvres de charité pour plus de 40 millions. Les 1250 employé·e·s licenciés de son ancien bijou familial Merck-Serono n’en verront pas la couleur. Et pour Bobst ou Kudel­ski, qui ont défrayé la chronique avec les annonces de licenciements ? La famille Bobst progresse de 100 millions supplémentaires et celle de Kudelski reste stable à 300-400 millions. (YS)