FSM de Montréal : partager les expériences de résistance pour un autre monde
Le compte à rebours a commencé pour le Forum social mondial (FSM) qui s’ouvrira le 9 août prochain à Montréal. Pour la première fois depuis sa naissance en 2001 à Porto Alegre (Brésil), le Forum se tient dans un pays du Nord. Entretien avec Carminda Mac Lorin, l’un des piliers du Collectif des organisations du FSM 2016.
Les treize axes thématiques qui seront abordés au cours des 1500 activités prévues, sont le fruit d’un travail de réflexion mené au plan local et d’une large consultation internationale au cours de trois séminaires élargis in situ, et par Internet. Le processus a duré six mois, d’octobre 2015 à mars 2016.
Espace syndical
Selon Mac Lorin, certains thèmes apparaissent déjà comme particulièrement essentiels pour les rencontres du Canada. C’est ainsi qu’au moment où des murs de toute sorte s’élèvent sur notre planète, « les migrations, c’est-à-dire les conditions des déplacements humains, seront un point central ». Ce sera aussi le cas pour le monde du travail et les syndicats : « on programme tout un espace syndical avec une forte participation internationale », souligne la jeune militant associative.
L’écologie au sens large occupera également une place de choix, ce qui assure la continuité des efforts entrepris avec les promoteurs de la COP 21 alternative de Paris pour développer des synergies.
L’expérience et la réalité des peuples autochtones seront aussi un thème important et le Forum reflétera la diversité des apports de nombreuses communautés, leur vision du monde et leur conception du bien-vivre. « Il est prévu que les peuples autochtones soient en tête de la marche d’ouverture, le 9 août », signale Carminda Mac Lorin. Déjà, en avril dernier, la Journée mondiale de la Terre a été l’occasion d’une première activité symbolique d’accueil du FSM promue par les nations autochtones et à laquelle participaient des réfugiés syriens.
Expériences des luttes
La diversité des genres et le rôle de la jeunesse seront des axes transversaux dans toutes les activités. « Ce Forum fera connaître l’expérience des luttes menées ces dernières années au Québec et dans notre pays, une expérience différente qui a été un grand succès. »
Au niveau de mobilisation citoyenne, « nous n’avons pas de boule de cristal pour deviner le nombre de participants, mais nous sommes convaincus que nous pouvons compter avec entre 50 000 et 80 000 personnes et quelque 5000 organisations. ». Le programme du Forum prévoit 1200 activités autogérées, 300 activités culturelles, 135 assemblées de convergence, divers espaces, parmi lesquels un espace syndical, et une quinzaine de grandes conférences, où s’exprimeront des personnalités de dimension internationale.
Un autre monde nécessaire
« Nous voulons rappeler à Montréal que le modèle des relations Nord-Sud est en train de changer dans le système mondialisé actuel. Il y a du Nord dans le Sud, il y a du Sud dans le Nord. Le système néolibéral est transversal et produit des effets nocifs autant dans le Nord que dans le Sud », estime Carminda Mac Lorin, qui est le témoignage vivant des mutations en cours. De mère salvadorienne et de père français, elle vit au Canada et parle plusieurs langues. Un cosmopolitisme qui est un atout pour ses activités de militante.
Pour elle, il est plus que jamais essentiel de partager les expériences de résistance menées partout dans le monde, quel que soit l’hémisphère. De cette manière, « les mouvements sociaux, la citoyenneté planétaire sortiront plus forts dans leurs confluences, leurs synergies, leurs actions et leurs utopies. La nouvelle réalité politique mondiale et le renforcement du système hégémonique nous poussent à changer nos propres modèles. De notre slogan Un autre monde possible , nous devons avancer vers Un autre monde nécessaire , et ensemble, nous pouvons le construire ».
Infos : fsm2016.org
syndicom soutient les membres participants au fsm 2016
Du 9 au 14 août se tiendra à Montréal (Canada) le forum social mondial (FSM).
Contrairement aux années précédentes, il n’y aura pas de délégation suisse constituée par l’Alliance Sud / E-CHANGER. syndicom soutient toutefois les membres qui souhaitent se rendre au FSM en leur offrant une contribution individuelle de formation continue, jusqu’à max. 500 francs, versée par le fonds de solidarité et de secours.
De plus, syndicom participera également aux frais de déplacement de quelques journalistes issus de pays du Sud, afin qu’ils puissent couvrir l’événement au Québec.
Pour de plus amples informations sur le Forum et les détails relatifs à l’inscription, les personnes intéressées peuvent s’adresser à Sergio Ferrari (sergioechanger[at]yahoo.fr), membre du comité de la branche Presse.