Garantir le pouvoir d’achat : les salaires, les rentes et les réductions de primes doivent augmenter
Réunis en assemblée à Berne, les délégué-e-s de l’Union syndicale suisse (USS) ont adopté plusieurs revendications en faveur de mesures destinées à contrer la perte du pouvoir d’achat qui menace. Pour la première fois depuis 2008, les prix à la consommation sont en hausse. Il faut donc des augmentations générales des salaires. Les retraites aussi perdent de leur valeur réelle. Les rentes de l’AVS et du 2e pilier doivent être adaptées au renchérissement. Enfin, pour faire face à la flambée annoncée des primes-maladie, il faut augmenter sans tarder les subsides aux primes.
(USS) En raison de l’actualité, la politique des revenus s’est naturellement invitée au menu de cette 304e Assemblée des délégué-e-s de l’USS. Avec le retour de l’inflation et la menace d’une hausse brutale des primes d’assurance-maladie, les salarié-e-s – mais aussi les retraité-e-s – risquent de subir de plein fouet une baisse sensible de leurs revenus. Pourtant dans les entreprises, les affaires marchent bien. Les employeurs disposent donc clairement d’une marge de manœuvre pour augmenter les salaires. Ces hausses devraient à la fois compenser le renchérissement et améliorer les salaires réels, car ceux-ci étaient déjà à la traîne de la conjoncture avant même que la crise n’éclate. Les retraites aussi doivent s’améliorer : dans l’AVS, l’USS appelle le Conseil fédéral à adapter rapidement les rentes au renchérissement. Et le 2e pilier doit lui aussi faire l’objet d’une compensation du renchérissement.
Système de santé : renforcer le service public universel avec un financement social
La pandémie de coronavirus a mis en évidence comme jamais auparavant la valeur inestimable d’un système de santé de grande qualité et disponible sur l’ensemble du territoire. Mais elle a aussi révélé au grand jour les nombreuses lacunes du système suisse de santé et des soins de longue durée, qui au fil des ans ont été « drillés » sans arrêt pour être concurrentiels et répondre aux lois du marché. Conséquence : des réserves de capacités ont été supprimées alors qu’elles auraient été plus que nécessaires pendant la pandémie que nous venons de traverser. De plus, notre système de santé a le financement le moins solidaire de toute l’Europe. En plus d’une hausse des subsides aux primes-maladie, l’USS exige un modèle de financement global qui permet tant la création de réserves de capacités que la mise en œuvre correcte et complète de l’initiative sur les soins.
Guerre en Ukraine
La situation en Ukraine, victime d’une guerre d’agression de la part de la Russie, a également retenu toute l’attention de l’Assemblée des délégué-e-s de l’USS. Comme toujours, ce sont les travailleuses et travailleurs ordinaires et, bien sûr, les plus faibles et les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut à la guerre. Au cours de l’assemblée, une syndicaliste ukrainienne a fait un récit très impressionnant de la situation dans une usine de métallurgie sur place. L’USS se rallie à la revendication du mouvement syndical international pour un cessez-le-feu immédiat de la part de la Russie et le retrait immédiat de tous les soldats russes du territoire ukrainien. L’USS s’engage en outre pour un soutien financier et humanitaire, tant sur place en Ukraine que pour les personnes qui ont trouvé refuge en Suisse.