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Il y a dix ans commençait le « mouvement des 523 »

Il y a dix ans, le 24 juin 2004, commençait dans le canton de Vaud une incroyable aventure humaine, le mouvement dit des « 523 », avec la création de la Coordination Asile. Pour empêcher que 523 réfugié·e·s débouté·e·s en Suisse depuis des années ne soient renvoyés, au besoin par la force, on a assisté à une formidable mobilisation populaire de militant·e·s, artistes, partis, syndicats et églises. Parmi ces réfugié·e·s, des survivant·e·s du massacre de Srebrenica, des femmes kosovares isolées. Durant quatre ans, des refuges se sont ouverts dans 26 églises ou lieux symboliques et des coordinations locales ont vu le jour à Lausanne, Vevey-Riviera, Yverdon-Nord vaudois, Payerne, Chablais, La Côte et la Vallée de Joux. Une véritable mosaïque humaine s’est mobilisée pour lutter contre l’arbitraire et l’injustice de ces renvois. La mobilisation a pris des formes très variées : piquets, pétitions, manifs, jeûnes, yourte, concerts de solidarités, parrainages, drapeaux à l’avion barré accrochés aux fenêtres, avis de droit, motion et résolution, une vingtaine de votes gagnés au Grand Conseil à majorité de droite et ruptures de collégialité au Conseil d’Etat. La lutte a payé puisque, finalement, la quasi-totalité des cas ont été régularisés.

Pour marquer le coup, une fête a eu lieu le 27 juin dernier. Le plaisir de se retrouver dix ans après. L’occasion de voir, non sans émotion, que la vie a continué, pas toujours facile même avec des papiers. Des couples se sont formés. Des enfants sont nés ou sont devenus adolescent·e·s. Et le canton de Vaud et la Suisse ne se sont pas écroulés avec ce millier de régularisations. Bien au contraire, même si cela ne fait pas la une des journaux. Le canton de Vaud les a parfaitement bien intégrés et continue de voter de la façon la plus ouverte de Suisse et l’économie lémanique est dynamique.

Cette soirée a aussi été l’occasion de faire le lien avec les luttes qui continuent comme celle pour la régularisation des sans-papiers. Le robinet à arbitraire continue à couler et la situation des personnes confinées à « l’aide d’urgence­ » et parquées dans des bunkers reste inacceptable. Les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les Tamouls, les Kosovars, chaque décade voit une nouvelle vague de migrant·e·s devoir payer au prix fort le ticket de l’intégration. Combien de souffrances et d’humiliations inutiles. A l’heure où la Suisse se félicite de compter dans ses rangs des Shaqiri, Seferovic ou Behrami qui ont fait battre les cœurs au Brésil, on se dit que cette lutte en valait vraiment la peine !

Infos : www.stoprenvoi.ch

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