Initiative sur les bourses d’études: Réduire enfin les écarts entre la voie professionnelle et la voie académique
L'USS soutient l'initiative sur les bourses d'études. Cette initiative bénéficiera surtout aux jeunes qui veulent suivre une formation professionnelle supérieure. Grâce à elle, ils pourraient recevoir plus facilement une bourse d'études qu'aujourd'hui.
La Suisse a massivement augmenté son soutien à la formation ces vingt dernières années. Les moyens financiers supplémentaires ont permis d’augmenter fortement le financement de la recherche (+77%, voir graphique), ainsi que celui des hautes écoles et écoles polytechniques (+97%). Malheureusement, cette évolution n’a pas profité à tout le monde. Malgré la nette augmentation des élèves et des étudiants, le domaine des bourses a stagné, voire même reculé en termes réels. Dans le domaine de la formation professionnelle supérieure, le financement a même reculé massivement (-51%), car l’État a investi dans la mise en place des hautes écoles spécialisées.
Lorsqu'ils s'engagent dans une formation professionnelle supérieure, ils assument une grande part des coûts de la formation. En effet, dans le cas des écoles supérieures, l'État ne garantit la prise en charge que de 50% du coût des cours. Dans le cas des cours de préparation aux examens professionnels fédéraux, la part des subventions se monte actuellement à moins de 20%.[1] Cela entraîne une charge de plusieurs milliers de francs par année en plus de la perte de salaire occasionnée.
Dans les cantons, les critères d'attribution des bourses désavantagent généralement les personnes ayant déjà travaillé (calcul basé sur la dernière déclaration d'impôts par exemple). Les personnes ayant suivi la voie de l'apprentissage s'en trouvent pénalisées. Ainsi, seuls 3 à 4% des étudiants suivant un cursus de la formation professionnelle supérieure bénéficient aujourd'hui d'une bourse. [1] Une révision de la loi sur la formation professionnelle est actuellement en consultation, dans le but d'améliorer cette situation. Malheureusement, la Confédération attend des cantons qu'ils assument l'essentiel des charges supplémentaires liées à la réforme.
Le constat est sans équivoque : la répartition des moyens financiers telle qu'elle est conçue aujourd'hui n'a fait que renforcer les inégalités entre voie professionnelle et voie académique. L'initiative sur les bourses a le mérite de mettre ce problème sur la table et, contrairement au Conseiller fédéral Schneider-Ammann, de proposer enfin de vraies solutions.
C'est pourquoi, l'USS soutient l'initiative :
- Un système de bourses tel qu'elle le conçoit permettrait d'adapter les barèmes à la situation personnelle et ainsi de répondre aux besoins spécifiques de ceux qui ont choisi la voie de l'apprentissage.
- Des bourses dignes de ce nom permettraient aux jeunes de se concentrer enfin sur leurs examens et d'obtenir plus vite les qualifications utiles à leur profession.
- Les jeunes (et moins jeunes) professionnels pourraient enfin mieux concilier qualification, carrière professionnelle et projets familiaux, sans avoir à sacrifier leur santé.(USS)
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