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Introduire une « taxe robot » ?

Si l’emploi devait progressivement se raréfier, que pensez-vous d’une taxe sur les robots, comme y songent le fiscaliste suisse Xavier Oberson, le socialiste français Benoît Hamon ou les parlements européen et suisse ?


Philip Jennings : Je crois qu’il faut étudier l’idée. Même Bill Gates, fondateur de Microsoft et homme le plus riche du monde, a dit fin février que les robots qui prennent des emplois devraient être taxés. Avec un monde du travail fragilisé, ubérisé et précaire qui appauvrit un grand nombre de personnes, on met en cause la capacité du gouvernement à financer la protection sociale (formation, retraites et chômage). Comment financer cela dans un futur où nous serons remplacés par une machine ? Il y a toutefois de très fortes oppositions car c’est un impôt sur l’innovation. C’est la difficulté. Mais il faudra trouver des alternatives et poser la question de la répartition des richesses produites, de la diminution du temps de travail et de la reconversion des personnes touchées.

Cette taxe permettrait de financer par exemple un revenu universel ou les assurances sociales qui seront mises à mal ?

Nous ne sommes pas contre le revenu universel, mais c’est quelque chose à regarder et à étudier, notamment par rapport aux conséquences sur les assurances sociales. Un certain niveau de revenu garanti, c’est la garantie d’un certain niveau de vie. Et si les « Big Five » de la technologie (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ne paient pratiquement aucun impôt, elles ont accumulé en quelques années des réserves de cash de plus de 500 milliards de dollars !

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