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La lutte paie chez M+S Reliure

Après un débrayage d’un après-midi et la visite au siège de la Fondation Sandoz à Pully, les négociations sur le plan social de la trentaine de salarié·e·s de l’entreprise M+S Reliure à Yvonand menacée de fermeture repartent sur de meilleures bases.

 

« La lutte paie ! Nous avions un très mauvais plan social. Après s’être fait entendre et comprendre par leur direction et avoir montré leur détermination, avec l’appui de syndicom, les salarié·e·s de M+S Reliure peuvent espérer que la fermeture de leur usine se fasse dans la dignité et le respect. La direction s’est engagée à augmenter correctement l’enveloppe du plan social », se réjouit Alexis Patino, responsable romand de l’industrie graphique et emballage auprès de syndicom. Tout n’avait pourtant pas commencé sous les meilleurs auspices.

Conditions de renvoi inacceptables

A la fin du mois d’août, la Fondation Sandoz, propriétaire de M+S Reliure, annonçait la fermeture de l’entreprise d’Yvonand pour raisons économiques (voir notre dernière édition). Les 34 collaborateurs, dont une dizaine de temporaires, sont inquiets. « La Fondation Sandoz avait promis un plan social exemplaire, il s’avère largement en dessous d’autres plans sociaux négociés dans le même secteur », relevait début octobre Alexis Patino. La trentaine d’employés de l’entreprise appelée à fermer ses portes ont également jugé leurs conditions de renvoi inacceptables.

Le plan social qui leur a été soumis le 4 octobre ne répondait pas du tout à leurs attentes. En cause, notamment, une absence de compensation financière pour les personnes qui se retrouveront au chômage. « Il est extrêmement difficile de se reconvertir dans le secteur graphique, surtout pour les plus de 50 ans », souligne Alexis Patino.

Pour montrer leur détermination et leur déception vis-à-vis de ce plan social trop maigre, les salarié·e·s ont reçu le 4 octobre à Yvonand la délégation patronale de négociation par une haie silencieuse. Réuni ensuite en assemblée générale dans l’usine, l’ensemble du personnel a décidé de protester, de débrayer l’après-midi et de se rendre à Pully, siège de la Fondation Sandoz, pour remettre sa propre version du plan social à la direction. « Nous tenons à ce que les différentes situations des employés licenciés soient prises en compte », remarque Alexis Patino.

« On a été entendus »

Devant les locaux cossus de la Fondation Sandoz à un jet de pierre du lac Léman, c’est un peu le choc entre deux mondes. Les ouvriers qui attendent dans le froid dehors et le patron au chaud. Finalement, un représentant du personnel et un représentant du syndicat ont pu rencontrer Olivier Verrey, directeur du Pôle « industrie graphique » du groupe Sandoz et président du conseil d’administration de la holding SFF Arts graphiques. « On a été entendus. Il y a une volonté de sa part d’améliorer la situation », indique Alexis Patino à la sortie des locaux de la Fondation. « On va repartir sur une nouvelle base de négociations avec le plan proposé par le syndicat et les employés. On est confiant », poursuit le syndicaliste.

Le message semble avoir été entendu du côté de la Fondation Sandoz. « Il y a eu un peu de maladresse dans la manière dont les négociations se sont déroulées jusqu’à présent, reconnaît à l’ATS Olivier Verrey. Nous allons mieux nous y prendre à l’avenir et les discussions vont se poursuivre. » Depuis les négociations ont repris et l’avenir dira si la direction de Sandoz permettra à ces travailleurs et travailleuses – qui ont donné des années de leur vie à faire briller les arts graphiques romands – d’affronter les mois difficiles qui s’annoncent avec un peu de sécurité financière.

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