La politique salariale de syndicom a du succès
Le résultat des négociations salariales obtenu pour le personnel soumis à la CCT Poste le montre : la politique salariale de syndicom a du succès !
Dans la nuit du 2 au 3 décembre, les mesures salariales 2012 ont été conclues pour le personnel de La Poste Suisse soumis à la CCT Poste (voir aussi p. 3 le communiqué commun de La Poste et des syndicats). Pour 2012, le personnel de La Poste bénéficie à nouveau d’une augmentation du salaire réel de 0,5 %, car nous négocions sur la base de l’indice de renchérissement du mois de septembre (2010-2011) qui correspond à 0,5 % en septembre 2011.
Si l’on déduit ces 0,5 % du résultat de négociation (1 % d’augmentation générale de salaire), le pouvoir d’achat est maintenu et une augmentation du salaire réel atteinte. La délégation de négociation a donc poursuivi sa politique salariale éprouvée. Lorsque cet article a été rédigé, le résultat de la négociation devait encore être ratifié.
Pour apprécier les résultats des négociations salariales, il faut tenir compte de plusieurs paramètres : Comment se porte financièrement l’entreprise ? Comment est la situation économique actuelle ? Et comment évolue le marché dans lequel l’entreprise est active ?
Situation financière de La Poste
Il va sans dire que la situation financière de La Poste est excellente ; ses bénéfices ont chaque fois fortement augmenté ces dernières années. Une évolution qui se confirmera aussi en 2011. Car, pour autant que nous n’entrions pas en récession, La Poste engrangera aussi des bénéfices ces prochaines années. Jusqu’à présent, syndicom est parvenu – lors de négociations parfois très dures – à faire profiter le personnel du bénéfice de La Poste. Toutefois, tous les succès de négociation du syndicat n’ont pas toujours un effet immédiat ; il faudra par exemple encore beaucoup d’argent pour alimenter la caisse de pension et assurer aussi les rentes des futurs retraités.
L’économie mondiale est actuellement imprévisible. Les Etats-Unis vivent à crédit – et leurs dettes doivent être payées. En Europe, une partie des pays est sur le point de faire faillite. La Grèce est déjà insolvable et d’autres pays le seront bientôt. Les banques centrales font marcher la planche à billets pour éviter un effondrement de l’économie. Et la Suisse n’est pas épargnée. Il n’y a pas besoin d’être membre de l’UE pour le reconnaître. En période d’incertitude, le nombre de chômeurs augmente et donc naturellement la peur des salariés face au chômage. Jusqu’à présent, les marchés de la logistique ont été préservés, mais personne ne peut prédire l’avenir.
Salaires sur le marché ?
Chaque fois que cela est possible, La Poste se réfère au « marché » pour faire pression sur les résultats lors des négociations salariales. Mais qu’est-ce que le marché au juste ? Peut-on comparer le personnel des offices de poste avec celui du commerce de détail ? syndicom estime que non. Le personnel des offices de poste est qualifié et formé – une comparaison avec le commerce de détail serait ici déplacée. Si l’on veut comparer, il faudrait prendre le personnel de guichet à la banque. Et c’est aussi un peu bizarre que La Poste parle de « marché » dans le cadre de la distribution. La Poste est ici le marché – et le plus grand n’a pas à s’adapter aux plus petits. Car en réalité cela fonctionne dans l’ordre inverse ! Et toutes les études intelligentes menées par des entreprises de conseil ne changeront rien à cet état de fait.
Il ne sert naturellement à rien de discuter si un accord salarial est bon ou non. Tout un chacun prend volontiers un peu plus – cela est humain et compréhensible. Du point de vue de syndicom, un accord salarial est bon quand il maintient le pouvoir d’achat des salariés (compensation du renchérissement) et contribue en sus à une augmentation du salaire réel. Ces dernières années, cet objectif a été atteint et les salaires minimaux ont évolué.
Les acquis doivent être sauvegardés à l’avenir – et syndicom y veillera. En outre, le système salarial doit rester transparent. Il ne doit pas permettre des excès.
