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Lagardère solde et se concentre sur le « travel retail »

 

Pendant longtemps, la branche « librairies, livres et journaux » du groupe français Lagardère (Hachette), utile pour faire et défaire les réputations et empocher des marchés publics, était financée par les canons et les missiles (Matra puis EADS). Contrairement à son père Jean-Luc, porté sur l’industrie et l’aéronautique, Arnaud Lagardère cède en 2006 une grande partie de ses actions EADS, peu avant que l’action ne chute en Bourse. Si l’Autorité des marchés financiers avait clos le dossier sans aucune sanction, le groupe Lagardère a ensuite été renvoyé en correctionnelle, en décembre 2013, pour délit d’initiés. Lagardère a vendu le reste (7,5 % des actions EADS) en avril 2013, réalisant une plus-value nette d’impôts et de frais de transaction de 1,8 milliard d’euros, en « siphonnant » au passage la trésorerie du groupe, selon Marianne (9.4.2013). Il annonce alors son intention de se développer dans des secteurs porteurs tels que le « travel retail » (distribution de livres et d’autres produits – cadeaux, tasses souvenirs… – destinés aux voyageurs dans les gares et les aéroports), le numérique et la gestion des droits. Tout le reste doit passer par-dessus bord. Notamment les kiosques Naville et les librairies Payot. Et l’empire de presse. En 2011, Lagardère vendait ses magazines à l’international au groupe Hearst. En 2013, il annonçait qu’il revendait, « à prix sacrifié » selon Libération (3.4.2104), une partie de son empire de presse français (Psychologies, Be, Union, Auto Moto ou encore Première), représentant 50 millions de chiffre d’affaires. C’est l’alliance du jeune groupe Reworld Media (déjà propriétaire notamment de Marie France et du groupe Marie Claire) au belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord…) qui reprend le paquet de dix titres. Selon Acrimed, « le plan de licenciements qui en découlerait toucherait plus de 210 salariés des services transverses, 354 journalistes dont 214 pigistes réguliers ». Et les autres titres restant à Lagardère (notamment Elle, Paris-Match ou le JDD), soit près de 570 emplois, sont menacés de fortes restructurations. Pour oublier leurs plans sociaux, les salarié·e·s du groupe peuvent toujours suivre les aventures de Jade et Nono dans les pages people des journaux de son (ex-)groupe de presse. Le patron, Arnaud « Nono » Lagardère, « frère » de Sarko, 170e fortune de France, 53 ans, roucoule en effet depuis quelques années avec Jade, une jeune mannequin belge de 23 ans. (YS)

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