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Le Conseil fédéral fait fi de la forte opposition à la loi sur les heures d’ouverture des magasins

Le Conseil fédéral fait la sourde oreille aux dures critiques émises contre la prolongation des heures d’ouverture des magasins lors de la consultation sur le projet de loi à ce sujet. Non seulement il ignore les critiques des syndicats selon qui cette prolongation dégraderait clairement les conditions de travail des salarié(e)s concernés, mais, en décidant de soumettre un projet de loi au Parlement d’ici la fin de l’année, il foule avant tout aux pieds le fédéralisme et se moque des décisions déjà prises en la matière par les citoyen(ne)s de nombreux cantons.

Si l’on imposait des heures d’ouverture des magasins unifiées dans toute la Suisse, de 6 à 20 heures en semaine et de 6 à 19 heures le samedi, deux tiers des cantons devraient prolonger leurs heures d’ouverture. « Les premières victimes seraient les salarié(e)s concernés, car les jours de travail toujours plus longs nuisent à la vie familiale, accroissent le stress et rendent malades », commente Luca Cirigliano, le secrétaire central responsable de ce dossier à l’Union syndicale suisse (USS). Le danger est d’autant plus grand que, dans le commerce de détail, la majorité des employeurs refusent de conclure des conventions collectives de travail.

 

Les critiques faites par les cantons lors de la consultation sur la loi sont particulièrement dures. Seul le Tessin soutient le projet. La raison en est que tous les cantons de la Suisse centrale et orientale ainsi que tous les cantons romands appliquent aujourd’hui des horaires d’ouverture plus courts. Ces dernières années, les citoyen(ne)s de nombreux cantons ont refusé de les prolonger. Le dernier exemple en date est celui du canton de Lucerne où le peuple a non seulement balayé une libéralisation totale des heures d’ouverture des commerces, mais aussi refusé, et clairement, leur extension de 16 à 17 heures le samedi.

 

Il est incompréhensible et inquiétant d’un point de vue démocratique que le Conseil fédéral fasse tout simplement fi des réserves importantes émises par les cantons et les syndicats et accélère le processus législatif comme si aucune consultation n’avait eu lieu. « C’est inacceptable ! », s’exclame Luca Cirigliano. Il appartient au Parlement, qui a chargé le Conseil fédéral, via la motion Lombardi, de rédiger un projet de loi, d’entendre raison et de renoncer à ce projet. (USS)

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