Le Conseil fédéral fait fi de la vaste opposition à la loi sur les heures d’ouverture des magasins
Mise en œuvre de la motion Lombardi
Malgré des critiques sévères, le Conseil fédéral accélère inlassablement la prolongation des heures d'ouverture des magasins. Il fait la sourde oreille face aux critiques des syndicats selon qui prolonger les heures d'ouverture des magasins détériorerait clairement les conditions de travail des travailleurs et travailleuses concernés. Avec son message au sujet de la loi sur les heures d'ouverture des magasins, il foule aussi aux pieds le fédéralisme et passe outre aux décisions prises par le peuple dans de nombreux cantons. Concernant l'attitude des gouvernements cantonaux, précisons que celui du Tessin est précisément le seul à soutenir le projet, qui avait été demandé par le Parlement à travers son acceptation de la motion Lombardi. Et c'est maintenant à lui, Parlement, de se rendre à l'évidence, de tenir compte de l'opposition des cantons et de renoncer à cette nouvelle loi.
Que lui aussi fasse fi des réserves émises par les cantons serait incompréhensible et extrêmement douteux d'un point de vue démocratique. Car leur résistance s'est trouvée légitimée par le peuple dans, et de loin, la plupart des cas. Ces dernières années en effet, la prolongation des heures d'ouverture des commerces a été rejetée dans plus de dix cantons. Dans le canton de Lucerne, par exemple, le peuple a non seulement rejeté sèchement une libéralisation totale de ces heures d'ouverture, mais aussi refusé leur extension de 16 à 17 heures le samedi. Une loi sur les heures d'ouverture des magasins qui autoriserait des heures d'ouverture unifiées dans toute la Suisse allant jusqu'à 20 heures en semaine et 19 heures le samedi serait donc totalement à côté de la plaque. Pour ces raisons l'USS combattra ce projet. (USS)