L’employeur Poste doit jouer un rôle pionnier
Le 14 août, syndicom, transfair et La Poste organisaient une conférence commune à Berne pour donner le coup d’envoi officiel des négociations de la nouvelle CCT. « Le changement de statut de l’entreprise et sa nouvelle structure ne doivent en aucun cas servir de prétexte à une détérioration des conditions de travail du personnel », a martelé le coprésident de syndicom Alain Carrupt dans son allocution. syndicom, le journal en publie ici des extraits.

syndicom aborde ces négociations serein et déterminé, conscient de sa capacité de négocier une bonne CCT pour le personnel et conscient aussi de la capacité de mobilisation de ses membres. Avant de fixer ses positions pour la négociation, syndicom a largement consulté le personnel de la Poste dans un processus démocratique exemplaire. Nous connaissons donc les priorités des personnes directement concernées et en avons fait nos priorités. Au début mai, notre catalogue de revendications a été remis à La Poste. Ces revendications sont placées sous le slogan très explicite : « Tout le monde sous un même toit ». La version allemande annonce encore plus clairement la couleur « alles Gelbe unter einem Dach ». Ce slogan correspond logiquement à la première des six revendications de syndicom et du personnel.
syndicom dit oui à la transformation mais non aux détériorations. Ceci est pour nous évident et doit aujourd’hui être clair aussi pour la Poste. Nous n’accepterons pas que la transformation de l’entreprise et son positionnement sur le marché se fassent sur le dos de son personnel. Le changement de statut de l’entreprise et sa nouvelle structure ne doivent en aucun cas servir de prétexte à une détérioration des conditions de travail du personnel.
Le Conseil fédéral a donné le 26 juin dernier son feu vert à la transformation de la Poste en une société anonyme de droit public. La Poste a obtenu de plus grandes libertés entrepreneuriales. Elle restera néanmoins en mains de l’Etat et fera donc toujours partie de la Confédération. La Poste endosse en fait une forme juridique que les CFF ont déjà depuis plusieurs années. […]
Nous avons pris connaissance via les médias de la revendication – faite par un membre retraité de la direction de la Poste qui touche un mandat lucratif au conseil d’administration d’une banque provinciale. Cette personne demande une privatisation partielle ou entière de PostFinance SA. Nous en prenons acte mais devons clairement affirmer qu’une telle privatisation n’est pas prévue. Les actions restent en possession de La Poste Suisse SA. PostFinance SA est une filiale de La Poste et reste de ce fait propriété de la Confédération.
Comme entreprise de la Confédération, la Poste devra bien entendu rester un employeur exemplaire, offrant des conditions de travail de qualité. Elle devra aussi continuer de jouer un rôle de pionnière dans ce domaine comme elle l’a souvent fait, ce que nous reconnaissons bien volontiers.
Nous attendons de la Poste qu’elle agisse aussi de manière raisonnable et transparente. Elle doit rapidement démontrer à son personnel que pour elle aussi, transformation ne signifie pas détérioration. Si la Poste devait choisir une autre stratégie, nous lancerions immédiatement une vaste mobilisation afin d’instaurer un rapport de force permettant de défendre les intérêts légitimes du personnel.
Je suis persuadé que la longue tradition de partenariat social de qualité qui prévaut entre la Poste, syndicom et transfair permettra de mener des négociations constructives, fructueuses et satisfaisantes pour toutes les parties, mais avant tout pour le personnel.