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L’Hebdo à la gare

Malgré la crise, Ringier augmente ses bénéfices aux dépens des employé∙e∙s, en fermant des imprimeries.

 

Ringier s’est transformé en un groupe de médias largement diversifié, qui tire toujours sa source principale de revenus du segment des journaux et des magazines. Son chiffre d’affaires a toutefois diminué l’année dernière aussi. Dans son rapport d’activité, Ringier ne donne pourtant aucun chiffre concret sur les titres qu’il imprime. On apprend par contre qu’il réalise déjà 25,7 % de son chiffre d’affaires avec des activités numériques, qu’il s’agisse de plateformes de petites annonces, de portails d’offres d’emploi ou grâce à d’autres médias (radio et TV). En 2012, ces activités représentaient déjà 18,3 % de son chiffre d’affaires. Et cette part va dépasser avec une grande certitude les 30 % en 2014, a indiqué le directeur de Ringier.

Monopole des nouvelles via les CFF

Ces dernières années, le groupe de médias a investi 1,4 milliard de francs pour évoluer des médias traditionnels vers le numérique. Ringier ne mentionne toutefois pas quand cet investissement sera rentable. Quoi qu’il en soit, le tout dernier projet du géant médiatique s’inscrit aussi dans le développement du commerce numérique : sur la page d’accueil de « SBB-FREE » WiFi, la page du Blick paraîtra dès le 14 avril. D’ici fin 2014, ce service sera mis en ligne dans 50 gares. En Suisse romande, l’écran des utilisateurs du sans-fil offert dans les gares s’ouvrira dès le 21 mai sur la page de L’Hebdo. De quoi susciter quelques inquiétudes quant à la diversité de l’information.

Les imprimeries disparaissent

Ringier a engrangé l’année dernière 26,5 millions de francs. Ce sont 5,7 millions de moins qu’en 2012. Le chiffre d’affaires a passé en 2013 de 1,08 milliard à 1,02 milliard de francs. Par contre, le bénéfice opérationnel brut (avant intérêts, impôts et amortissements), l’Ebitda, a pu être considérablement augmenté de 23,7 % à 123,1 millions de francs. La marge correspondante a ainsi augmenté de 9,1 % à 12,0 % (contre 18,4 % chez Tamedia). Le groupe doit ces améliorations non seulement aux produits du commerce numérique, mais aussi aux restructurations et au redimensionnement de Swissprinters, dont l’activité d’impression se concentre désormais sur le seul site de production de Zofingue. En clair, cela signifie qu’ici aussi les employé∙e∙s ont payé le bénéfice avec leurs postes de travail. « Une gestion impitoyable des coûts » selon le CEO Ringier­ Marc Walder. Ironie du sort – ou choix cynique délibéré ? – le rapport d’activité de Ringier rend un « hommage à l’imprimerie » en faisant la part belle à la typographie et à la sérigraphie.

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