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Liberté de la presse : ni muselières ni restrictions!

La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux de la démocratie, garantie dans la constitution. Or trois acteurs de cette démocratie en Suisse romande ont «oublié» durant ces derniers jours que la liberté d’informer des professionnels des médias et la liberté d’être informés du public ne pouvaient être ni muselées ni limitées.

imparcialoaxaca.mx

Mercredi 11 décembre dernier, les journalistes couvrant la désignation de la candidate de la Grève du climat à l’élection complémentaire du Conseil d’Etat vaudois ont dû signer une charte restrictive exigeant notamment de connaître en amont l’angle des sujets et imposant la possibilité pour les organisateurs de refuser la publication d’un article ou la diffusion d’un sujet «à tout moment s’ils estiment qu’ils ne reflète pas adéquatement leur position». Face au tollé suscité, le collectif a rapidement présenté ses excuses à la presse et admis des maladresses dans sa communication. syndicom se réjouit de ce mea culpa et souhaite qu’à l’avenir le combat essentiel porté notamment par ce mouvement jeune et déterminé se fasse dans le respect des professionnels de la presse.

D’autres institutions ont malheureusement montré moins d’auto-critique. Lundi 9 décembre, le président du Tribunal correctionnel du Nord vaudois a interdit à une dessinatrice de presse du journal «La Région» de dessiner les prévenus d’un procès, comme l’a a rapporté 20 Minutes. Un veto incompréhensible prononcé alors que la procédure ne se tenait pas à huis-clos et que les croquis sont généralement la seule manière pour les médias d’illustrer des sujets pour lesquels le plus souvent les photographes sont interdits. Si cette décision du président du Tribunal devait se généraliser, la chronique judiciaire dans les médias pourrait être sérieusement menacée.

Autre entrave à la liberté de la presse par une autorité samedi 14 décembre dernier à Lausanne. Lors de l’action du groupe Extinction Rebellion, un photographe indépendant a été empêché par la police lausannoise d’accéder à une zone lui permettant de photographier la manifestation et notamment l’évacuation des manifestants par les forces de l’ordre. Des faits inacceptables aggravés par l’explication dans le Courrier de la police municipale lausannoise: «L’idée de base est de mettre les journalistes et photographes dans une zone définie, où nous pouvons leur donner des renseignements.» Parquer les professionnels des médias dans un espace défini et décider des informations auxquelles ils ont droit est une bien étrange conception de la liberté de la presse.

En tant que syndicat des médias, syndicom dénonce cette tendance venant d’acteurs politiques ou judiciaires à vouloir museler la presse, lui dicter le contenu de ses sujets ou limiter son accès aux informations auxquels le public a droit. Il est à espérer que ces attaques portées à une presse libre et indépendante et au droit d’informer et d’être informé resteront des faits malheureux et exceptionnels.

En 2019, la Suisse a perdu un rang dans le classement Reporters sans frontières de la liberté de la presse. Il serait bon que le pays dont le système démocratique est cité en exemple par de nombreux états ne continue pas dans ce mouvement descendant.

syndicom apporte son soutien à tous les professionnels des médias en Suisse et continuera à se battre pour leurs conditions de travail parmi lesquels la liberté et l’indépendance de la presse figurent en première place.

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