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Marche ou crève !

Genève ∙ Le 11 juin 2014, lors d’une conférence de presse, le Conseil d’Etat annonçait une modification du règlement d’application de la Loi sur l’insertion et l’aide sociale (LIASI). Le supplément d’intégration lié au Contrat d’aide sociale individuelle (CASI) passera de 300 fr. à 150 fr. par mois dès le 1er septembre. Une partie des 9 millions ainsi économisés – dérobés aux plus pauvres – devrait être affectée à l’acquisition d’une formation de base pour les personnes à l’aide sociale.

 

Les forfaits vêtements et transports publics ont déjà été supprimés en 2006. Actuellement, 25 fr. sont accordés pour les déplacements, sur demande expresse du bénéficiaire. Mais encore faut-il connaître ses droits.

En 2006 encore, l’introduction du CASI a raboté le minimum vital de 300 fr., désormais conditionnés à l’atteinte d’objectifs. Un barème plus bas pour les jeunes adultes a aussi été instauré. A l’époque, cette aide au mérite a été présentée par les autorités – malgré les critiques des professionnels de l’action sociale – comme un levier de l’intégration sociale.

En 2011, malgré les dégâts de la révision de l’assurance chômage fédérale, le revenu minimum cantonal d’aide sociale (RMCAS, introduit en 1995) a été abrogé. Le RMCAS octroyait 400 fr. de plus que l’aide sociale. Pour autant qu’ils soient assez pauvres, les chômeurs en fin de droit sont donc dirigés vers une aide sociale censée les aider dans leur réinsertion professionnelle et disposer à cet effet d’« outils plus puissants » que les contre-prestations du RMCAS…

Non-respect de la parole donnée

En 2012, le Grand Conseil avait voté la prise en charge du loyer pour une personne à hauteur de 1300 fr. et la franchise sur le revenu aux mêmes conditions que les personnes au RMCAS. En clair, une personne qui avait trouvé quelques heures de travail pouvait conserver les 500 premiers francs sans conditions de taux d’occupation.

Ces deux amendements se retrouvent bien dans la loi, mais le Conseil d’Etat d’alors a refusé de les appliquer, faisant montre d’un mépris total des personnes à l’aide sociale !

Quant aux « outils plus puissants » promis, l’Hospice général ne peut proposer que des emplois de solidarité sous-payés précédés de stages d’évaluation alibis.

150 fr. de moins : survie CASI impossible

L’entretien de base pour une personne seule est de 977 fr., avec lesquels elle doit se nourrir, se vêtir, payer ses frais de transport, d’électricité, de téléphone, ainsi que les frais pour ses recherches d’emploi etc. L’assurance maladie est prise en charge jusqu’à concurrence de la prime cantonale moyenne et le loyer dans une limite de 1100 fr., trop basse quand on connaît les prix genevois. Il faut alors économiser sur la nourriture pour payer son loyer. Les jeunes entre 18 et 25 ans ont un entretien de base à 491 fr.

Comme un règlement d’appli­ca­tion n’est pas attaquable par référendum, une pétition a été lancée. Tous les résidents du canton de Genève peuvent la signer et récolter un maximum de signatures d’ici au 25 août 2014. Lien pour télécharger la pétition : adc-ge.ch/images/PDF/petition.pdf.

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