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Ne pas oublier l’humain dans le virage digital

La révolution numérique est en marche nous dit-on. Voiture sans chauffeur, Big Data, smartphones, smart cities, disruption, cloud computing, ubérisation, impression 3D, cyberattaques, objects connectés, etc. Tout un nouveau vocabulaire souvent anglophone témoigne du bouleversement des temps modernes. L’avenir sera digital et connecté ou ne sera pas, nous chante la complainte du progrès présenté comme inéluctable. Un nouvel eldorado avec son gisement sans fin du Big Data. Soit en fait nous. Nos données souvent très personnelles. Nos goûts, nos envies, nos rêves. À coup d’algorithmes et d’autofichage, les entreprises (et les États) veulent tout savoir de nous pour mieux vendre ces données à d’autres marques. La logique de l’utilisation de ces nouvelles technologies plus intelligentes n’est pas de nous offrir plus de liberté, mais d’améliorer la performance et l’efficacité de l’exploitation par d’autres des données sur nos vies.

 

La question du potentiel de création ou de destruction d’emplois en lien avec cette digitalisation du monde se pose également. Pour les optimistes, grâce à une destruction créatrice, tout progrès technologique se traduit au final par un solde positif en matière de jobs. La transition serait douloureuse mais bénéfique. Pour d’autres, comme les économistes du MIT Erik Brynjolfsonn et Andrew McAffee auteurs de La course contre les machines, paru en 2011, l’automatisation menace un grand nombre d’emplois, et pas les moins qualifiés. C’est ce que nous dit également le sociologue Dirk Helbing (voir article ci-dessous).

 

Le rôle du syndicat dans cette transformation est de défendre au mieux nos membres. Les entreprises où nous sommes actifs telles que Swisscom – comme le montre notre dossier – mais également La Poste, Ringier ou Tamedia se transforment de plus en plus en géants de l’internet à l’échelle suisse. Parfois elles collaborent, parfois elles s’affrontent. Cette convergence technologique, syndicom l’a anticipée par la convergence syndicale liée à sa fusion. Le fait que syndicom connaisse de longue date ces acteurs et y soit plus ou moins bien implanté est une chance au moment de négocier ce virage digital.

 

Ces quinze dernières années ces entreprises ont engrangé des milliards grâce à l’engagement de leurs salariés. Dans le cadre du partenariat social et des négociations de CCT, syndicom va rappeler aux entreprises qu’un effort financier important doit être fourni pour accompagner les changements sans laisser personne au bord de la route. Nous devons trouver des solutions intelligentes, en particulier pour les plus de 55 ans, pour que ce ne soit pas la pure logique comptable et financière qui prédomine. Cela demande un syndicat combatif dont la force repose sur une base large et mobilisée. L’avenir est donc aussi entre nos mains et ne se joue pas seulement dans d’obscures start-ups de la Silicon Valley.

 

Yves Sancey

 

Journée d’étude:
Numérisation du monde du travail

Les développements technologiques peuvent être fascinants ou menaçants. Mais là n’est pas la question : comme syndicalistes, nous devons comprendre l’évolution technologique et son impact sur le monde du travail. C’est même la seule manière de mettre en place une politique d’emploi novatrice, exploitant les nouvelles possibilités d’aménagement du monde du travail.

 

Assiste-t-on à une revalorisation des métiers, ou le travail devient-il plus monotone et pénible ? Y aura-t-il à l’avenir davantage d’emplois pour la main-d’œuvre hautement qualifiée, et les emplois peu qua­lifiés seront-ils automatisés ou délocalisés ? Les frontières entre travail et loisirs vont-elles disparaître ? Faudra-t-il être toujours joignable et le stress va-t-il augmenter ? Que pouvons-nous faire pour que l’évolution technologique soit conforme aux intérêts des travailleurs et travailleuses concernés ?

 

Une journée d’étude d’Unia offre un tour d’horizon des développements actuels et indique des pistes concrètes pour les travailleurs et pour leurs syndicats. (Unia)

Mercredi 2 décembre 2015
de 9 h à 16 h 15

Secrétariat central d’Unia, Weltpoststrasse 20, Berne

Contribution aux frais : 50 francs, gratuité pour les membres d’Unia.

Traduction simultanée

S’annoncer à : tertiaer[at]unia.ch

 

Planification stratégique du personnel chez Swisscom

Depuis sa création en 1998, Swisscom se trouve dans un processus de renouvellement permanent. Au fil des années, il a licencié d’un côté des employé·e·s dans le cadre de restructurations et engagé de l’autre de nouveaux collaborateurs·trices.

 

syndicom a toujours insisté pour que Swisscom planifie à long terme et prévoie à temps des mesures de réorientation pour ses employé·e·s.

 

Il y a quelques années, Swisscom a enfin reconnu qu’il lui coûte moins cher d’assurer le perfectionnement des employé·e·s de longue date plutôt que de s’en séparer via un plan social et de former de nouveaux employé·e·s. Ainsi, les employé·e·s de Swisscom ont aujourd’hui des possibilités de développer leurs compétences à temps. Les personnes actuellement actives par exemple dans la téléphonie analogique en voie de disparition travailleront peut-être dans quelques années au domaine de l’énergie, des finances ou de la santé de Swisscom. (Franz Schori)

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