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Non à la journée de travail de 24 heures

Les organisations affiliées à l’Alliance pour le dimanche lancent aujourd’hui la campagne de votation contre la péjoration de la loi sur le travail (LTr) soumise aux urnes le 22 septembre. Concrètement, le Parlement vise à introduire la journée de travail de 24 heures dans les shops des stations-service. La modification de la LTr prévue à cet effet risque de faire tache d’huile dans tout le commerce de détail. D’importantes plages de repos et de vie sociale disparaîtraient, avec des conséquences dramatiques pour toutes les autres branches d’activité. Voilà contre quoi proteste farouchement l’Alliance pour le dimanche.

 

(USS) Les partisans de la libéralisation à tout crin ont choisi la tactique du salami, afin de mieux démanteler la loi sur le travail, qui protège la santé des travailleurs/euses. Il en résulterait une explosion du travail de nuit et du dimanche. Le flou entourant le champ d’application de la modification de la loi sur le travail aboutirait à une prolifération incontrôlable des shops de stations-service et accroîtrait encore les pressions à la libéralisation dans le commerce de détail. Aussi les organisations affiliées à l’Alliance pour le dimanche ont-elles lancé un référendum, qui a abouti avec plus de 86 000 signatures. «Ce qui nous guette dans les shops des stations-service risque de devenir demain la règle dans le commerce de détail», prévient Vania Alleva, coprésidente d’Unia.

 

Aujourd’hui déjà, le personnel de vente doit faire face à des salaires très bas, à des horaires de travail fragmentés et au travail sur appel. «Dans ces conditions, le travail devient un fardeau insupportable», rappelle Kurt Regotz, président du syndicat Syna. L’extension des horaires de travail pénaliseraient surtout les femmes, qui représentent presque 70 % du personnel de vente. Liselotte Fueter, coprésidente des Femmes protestantes en Suisse (FPS), rappelle une réalité loin d’être rose: «Cet énorme stress aboutit souvent, chez des femmes déjà confrontées à de multiples charges, à des situations mauvaises pour la santé.» Klaus Stadtmüller, président de la Société suisse de médecine du travail, ne peut que confirmer les atteintes à la santé causées par le travail de nuit notamment: «Des troubles psychiques, pouvant aller jusqu’à la maladie (dépression), se multiplient, tout comme les problèmes digestifs, le manque d’appétit et la tendance à l’hypertension.»

 

Le commerce de détail n’est d’ailleurs pas seul concerné. Car le projet démantèle la loi sur le travail sur un point essentiel – l’interdiction du travail de nuit et du dimanche. Les employés dans les shops des stations-service ne sont pas les seuls concernés. L’assouplissement des règlementations va très vite s’étendre à tout le commerce de détail et ensuite à d’autres branches. Cette péjoration touchera l’ensemble des salarié-e-s, qui devront se tenir en permanence à disposition de l’employeur. En effet, la flexibilisation constante des horaires de travail menace de précieux moments, jusque-là réservés à la vie sociale. «Cette révision de loi constitue, au fond, une décision de principe. Il s’agit de faire du dimanche une journée ouvrable, consacrée aux achats!», prévient Thomas Wallimann, président de Justice et Paix.

 

Enfin, ces péjorations infligées à un grand nombre de travailleurs/euses ne profiteront qu’à une petite minorité: «Le profit de la classe possédante passe avant la santé et la vie sociale du personnel», regrette Jacques-André Maire, conseiller national socialiste. Le cercle des personnes lésées est toutefois bien plus large, car les riverains et l’environnement feront également les frais de la journée de travail de 24 heures. «Il s’agit ici de shops exclusivement accessibles en voiture. Ce qui encouragera du même coup les achats motorisés à toute heure – et en particulier la nuit où le bruit trouble le sommeil», rappelle Daniel Vischer, conseiller national vert.

 

discours de Danièle Lenzin, co-présidente

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