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« NON, pas comme ça ! »

Le 27 avril, le comité central de syndicom en a décidé à l’unanimité : il recommande de dire non à la révision urgente de la loi sur l’asile sur laquelle nous voterons le 9 juin.

Sur quoi vote-t-on ? Sur la suppression des demandes d’asile aux ambassades. Sur la suppression de la désertion comme motif d’asile. Sur la mise en place de centres pour « récalcitrants ». Sur la possibilité pour le Conseil fédéral de mettre en place des procédures « test », en réduisant par exemple les délais de recours.

Sur quoi porte notre NON le 9 juin ? Comme le Parlement a déclaré urgentes plusieurs dispositions qui sont entrées en vigueur le 29 septembre 2012, on peut déjà mesurer les conséquences de cette révision. Comme la procédure dans les ambassades a été abrogée, les centres de consultation croulent désormais sous les appels au secours de proches et connaissances de réfugiés syriens : comme l’ambassade de Suisse à Damas a fermé ses portes il y a plus d’un an, il leur a fallu s’enfuir dans un pays voisin. Ils y sont bloqués et n’ont même plus accès à l’ambassade locale. « La procédure aux ambassades a été supprimée », leur dit-on. Et si quelqu’un s’y rend malgré tout, c’est pour s’entendre dire : « nous ne pouvons plus vous reconnaître comme réfugié. Et vous ne remplissez pas les critères d’admis­sion provisoire, car en dehors de la Syrie vous n’êtes pas en danger. » Voilà où en sont les choses.

Il y a aussi la lancinante question des objecteurs de conscience et des déserteurs – qui refusent de tuer leurs semblables ; comme elles ne peuvent actuellement plus obtenir l’asile, là encore, des centaines de personnes sont livrées à elles-mêmes. On leur avait certes promis de les aider, en leur accordant l’admission provisoire. Or depuis l’entrée en vigueur des modifications de loi, les admissions provisoires ont chuté d’un tiers au lieu d’augmenter. A nouveau, quelques centaines de personnes sont concernées – érythréennes le plus souvent.

Le 9 juin, il s’agira aussi de créer des camps, tout d’abord pour une phase de test, où une grande partie des requérant·e·s d’asile vivront dans l’indigence et devront être constamment joignables. Afin d’accélérer les procédures. A cet effet, des délais de recours encore plus courts sont prévus. Et si quelqu’un proteste, le bruit court qu’on l’enverra dans un camp pour récalcitrants, où 700 cellules d’isolement seront créées en vue des expulsions. Comment agissons-nous envers des personnes qui ont besoin de notre aide, où sont passées notre indignation et notre révolte ?

Le 9 juin, nous avons la chance unique de voir de près ce qu’ont apporté les mesures sur lesquelles nous voterons. Voilà pourquoi nous disons d’autant plus fermement : Non, pas comme ça !

 

Salvatore Pittà, président de la commission des migrations de ­syndicom

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