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Nouveau choc pour le pouvoir d’achat des gens

Primes 2023 : l’assurance-maladie a besoin d’un financement durable et social

C’était dans l’air depuis quelque temps, et les tarifs annoncés officiellement aujourd’hui pour 2023 le confirment : nous allons vivre un véritable choc des primes-maladie. L’augmentation de 6,6 % dans l’assurance de base est de loin la plus forte depuis belle lurette. Les assuré-e-s vont donc devoir casquer à eux seuls pour la forte croissance des dépenses de santé. Cette charge supplémentaire dépasse les limites du supportable, et pas seulement dans le contexte tendu que nous vivons actuellement (hausse des prix de l’énergie, etc.). Cela fait longtemps que les primes-maladie pèsent beaucoup trop lourd sur le budget des ménages à faibles ou moyens revenus. Pourquoi cela ? Entre autres parce que depuis des années, d’autres contributeurs – en premier lieu les cantons – n’ont pas adapté leur participation aux hausses des coûts. Ainsi, au cours des dix dernières années, les subsides (réductions de primes) ont baissé en termes réels dans 19 cantons sur 26 !

Il est urgent de réagir. Des mesures efficaces de maîtrise des coûts (par exemple sur les prix des médicaments ou les assurances complémentaires) sont bien entendu nécessaires. Mais elles ne suffiront jamais à asseoir le système de santé suisse sur une base de financement durablement sociale. Le seul moyen, c’est d’enfin amener une part raisonnable de financement par le biais de ressources prélevées en fonction des revenus – comme c’est le cas partout en Europe ! C’est d’ailleurs précisément ce que demande l’initiative d’allègement des primes du PS et de l’USS ainsi que le contre-projet adopté par le Conseil national. Au Conseil des États maintenant d’avancer et de traiter rapidement ces objets importants. Espérons qu’il revienne à la raison après sa décision totalement incompréhensible d’hier de ne pas entrer en matière pour l’instant sur les réductions de primes que le Conseil national avait pourtant décidées. Le temps presse !

Enfin, nous tenons à souligner le jeu indigne auquel se livre le lobby des assureurs : après avoir agité sans arrêt le spectre d’une hausse des primes « à deux chiffres », ils veulent nous vendre maintenant les 6,6 % comme une augmentation « modérée ». Ce qu’elle n’est absolument pas ! Dans les faits, cette atténuation a été possible grâce notamment à une réduction substantielle des réserves de primes, comme l’exige l’USS depuis des années. Cela s’est fait en catimini, car hier encore, le lobby des caisses-maladie affirmait qu’il n’y avait plus d’argent dans les réserves et que la réduction « disproportionnée » des réserves au cours des deux dernières années, sous la pression politique, était même une des raisons de la forte augmentation des primes 2023. On est loin du compte !

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