Offices de poste: les propositions du groupe de travail s’envoleront en fumée
Réexamin des critères d’accessibilité
Le groupe de travail chargé de réexaminer les critères d’accessibilité a présenté aujourd’hui ses propositions. Comme on pouvait s’y attendre, La Poste a largement imposé sa volonté dans le groupe de travail, dont étaient exclus aussi bien les représentants des consommateurs que des travailleurs, et qui réunissait principalement les forces qui tendent à vouloir se débarrasser du problème politique. Il est impossible de garantir ainsi la sauvegarde du service public. C’est au contraire un blanc-seing pour de nouvelles fermetures et externalisations des prestations postales.
Les nouveaux critères donnent carte blanche à La Poste
Critère de densité: le critère relatif à la densité du réseau postal est une approche correcte. On admet ainsi qu’un office de poste par 15’000 habitants doit être garanti. Mais ce critère ne garantit le maintien d’aucun office de poste. Il permet au contraire de continuer à remplacer les offices de poste par des agences. C’est ce que confirment aussi les résultats du groupe de travail. Dans toutes les régions urbaines, les plans de La Poste remplissent actuellement déjà ces critères. Dans une ville comme Zurich, La Poste ne devra donc guère maintenir plus de 2 ou 3 offices de postes. Car le modèle des agences postales, pourtant moins appréciées de la population, est pris en compte parmi les points d’accès. Or c’est précisément ce modèle qui était sujet à critiques, entraînant différentes pétitions, initiatives cantonales et motions parlementaires.
Critère géographique: les cantons ruraux seront pris en compte selon un critère géographique plus pointu. Le critère d’accessibilité en 20 minutes au trafic des paiements laisse ainsi penser que des offices de poste seront maintenus. Mais cet effet s’annule par la réglementation qui permet de satisfaire à ce critère par le service à domicile. Or ce service convient uniquement aux personnes qui peuvent organiser toute leur journée en fonction de la visite du facteur.
La Postcom sans influence
La PostCom reste le tigre de papier qu’elle a toujours été. Comme jusqu’ici, elle ne contrôlera pas au cas par cas les fermetures d’offices de poste. Elle se contentera de vérifier le respect du processus et des critères prescrits. Ici encore, La Poste garde pleinement le contrôle et la compétence décisionnelle.
La sous-enchère salariale est favorisée
Le groupe de travail ne souffle mot des mauvaises conditions de travail qui prévalent dans les agences postales. Les salaires nettement plus bas constituent l’une des raisons principales des externalisations. Les nouveaux critères permettent à La Poste de continuer à exercer de la sous-enchère salariale et à concurrencer ses propres employés par le biais des externalisations.
Les mesures présentées aujourd’hui par la classe politique ne sont pas une solution au problème, mais de simples mesures cosmétiques pour tenter de calmer les esprits. syndicom le déplore et espère que le Parlement fédéral ne s’en contentera pas.