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PolitExit

 

Désormais, pour aller loin en politique, il ne faut pas en venir ! Que ce soit Donald Trump ou Emmanuel Macron, les nouveaux présidents se défendent d’y avoir touché. Ils ont même constitué des équipes gouvernementales en choisissant nombre de personnes vierges de ce point de vue. Pleinement revendiquée, cette approche prétendument hors politique est vendue sous le label de la lutte anti-establishment et contre les partis traditionnels.

Cette solution répond à de vrais problèmes induits par le système politique actuel et son personnel : corruption et copinage, soustraction fiscale et emplois fictifs et, plus généralement, tout écart de politiciens patentés se croyant au-dessus de la masse. Autant d’actes ayant largement alimenté le cynisme populaire à l’encontre de « tous ces pourris ». Il n’en faut pas davantage pour présenter la nouvelle donne comme une « recomposition fondamentale des forces politiques » et une façon neuve d’appréhender les enjeux du moment sous l’impulsion de chefs politiques « instantanés », à savoir suffisamment nouveaux pour ne pas (encore ?) être englués dans « les affaires ».

En dénigrant ainsi « la » politique sans plus de distinction, cette approche se profile comme un populisme pragmatique, flattant la grogne populaire contre des dérives réelles et en l’utilisant pour mettre en place des milliardaires et chefs d’entreprise au motif qu’ils connaîtraient, eux, la vraie vie. Ce qui est un leurre total. Laisser les manettes aux plus riches revient tout simplement à concentrer dans les mêmes mains les pleins pouvoirs économiques et politiques leur permettant de défendre leurs propres intérêts, puisque pour eux, c’est bien cela, la « vraie vie ». Les récentes propositions des autorités françaises « ni de gauche, ni de droite » pour réformer et démanteler le Code du travail sont là pour le prouver.

Cette victoire du populisme est aussi – et surtout – une défaite des forces de gauche, rendue possible par leur incapacité à proposer des projets alternatifs structurés. Non seulement dans le contenu – les besoins populaires sont pourtant bien là et les revendications ne manquent pas – que dans l’éthique politique, le respect des citoyens et de la chose publique. Tout à l’inverse, notre gauche donne souvent dans une frileuse « épicerie politicienne » au motif que le peuple comprendrait mal les grands enjeux. Elle arrive certes parfois à faire passer de petites avancées ou à insuffler une vision plus large comme la caisse unique. Mais, en ne proposant bien souvent qu’une politique des « petits pas » se contentant de gérer pragmatiquement l’existant sans y opposer le projet ambitieux de « changer le monde », la gauche tiède devient même complice de ce populisme droitier.

Réhabiliter l’image « noble » de la politique, bâtie sur des principes et offrant une « vista » à long terme reste nécessaire pour s’opposer au vide des populismes de tout poil.

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