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Premier développement de l'AVS depuis 20 ans : malgré une orientation positive, d'importants reculs subsistent

La Commission de la sécurité sociale des États et Prévoyance vieillesse 2020

Après le Conseil fédéral, c’est maintenant la Commission de la politique sociale et de la santé publique du Conseil des États (CSSS-E) qui veut relever à 65 ans l’âge de la retraite des femmes et baisser fortement le taux de conversion du 2e pilier. Ces deux mesures sont autant de reculs que l’Union syndicale suisse (USS) rejette. De fait, la baisse du taux de conversion représente la plus grande baisse des rentes de tous les temps. Or les femmes sont déjà désavantagées au niveau des salaires et leurs rentes du 2e pilier sont souvent plus maigres que celles des hommes. Ces désavantages ne doivent pas être en plus renforcés par le relèvement de l’âge de la retraite, d’autant plus que les femmes d’un certain âge ne sont pas demandées sur le marché du travail.

Que la CSSS-E veuille clairement améliorer pour la première fois depuis 20 ans les rentes AVS et compenser quelque peu le retard qu’elles ont accumulé par rapport à l’évolution des salaires est un point positif. Ce faisant, elle s’oriente sur les révisions réussies de l’AVS qui n’ont pas uniquement entraîné des sacrifices pour la population, mais aussi des progrès sociaux. Si cette recette n’est pas appliquée, aucune réforme ne sera possible, comme on l’a vu avec l’échec de la 11e révision de l’AVS. C’est pourquoi les propositions de la CSSS-E posent les bons jalons et offrent à l’AVS une base solide jusqu’en 2030.

L’USS regrette toutefois que la commission ne veuille améliorer que les rentes des nouveaux retraité(e)s. En effet, l’actuel niveau des rentes des 1er et 2e piliers de nombreux retraité(e)s est aujourd’hui déjà également insuffisant. Raison pour laquelle l’USS demande que les hausses des rentes profitent à tout le monde, ainsi que le demande sa propre initiative populaire.

Mais l’USS est satisfaite de voir que, contrairement au Conseil fédéral, la commission ne remet pas en question la compensation du renchérissement et ne veut pas libérer partiellement la Confédération du financement de l’AVS. L’USS est aussi contente de voir que les rentes AVS des veuves ne seront par supprimées.

Le modèle de financement proposé est un autre point positif. La légère hausse du pourcentage de salaire versé à l’AVS est supportable. Depuis 1975, il n’a en effet jamais été augmenté (toujours 8,4 %, soit 4,2 % pour l’employeur/employeuse et autant pour l’employé[e]). Par contre, le pourcentage prélevé sur les salaires pour le 2e pilier est désormais passé à 18 % en moyenne et, vu les intentions du Conseil fédéral, il devrait continuer à augmenter. Or, il est plus judicieux de relever les cotisations AVS. De fait, une hausse des rentes AVS représente, pour les bas et moyens revenus une amélioration des prestations obtenue pour un prix comparativement bas par rapport au 2e pilier. Et surtout : les assuré(e)s en profiteront immédiatement et pas seulement dans plusieurs années.

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