Résistance des conducteurs de La Poste
Le week-end passé, quelque 80 conducteurs et conductrices de La Poste se sont réunis une nouvelle fois en assemblée avec syndicom : dans leur majorité, ils ont confirmé leur opposition aux plans de La Poste sur l’externalisation du transport des envois postaux. Nous revendiquons qu’un tiers des transports, au moins, continuent à être assurés par des employé∙e∙s de La Poste.
Le 4 septembre, La Poste a annoncé qu’elle comptait renoncer à exploiter et entretenir sa flotte de véhicules dès la fin de 2016. Sous prétexte de compétitivité renforcée et d’économies, les prestations logistiques dans le domaine du « transport des envois postaux » seront entièrement externalisées. La Poste confie déjà 60 % de ses courses à 250 prestataires différents. PostLogistics a pourtant réalisé un résultat d’exploitation de 65 millions de francs au premier semestre.
Non à l’externalisation !
Deux jours plus tard, syndicom a convié tous les conducteurs et conductrices concernés à une première assemblée à Olten pour discuter d’un éventuel accord avec La Poste en vue d’atténuer les conséquences de l’externalisation. Le verdict de l’Assemblée a été très clair : ces emplois doivent rester à La Poste. Les chauffeurs entendent se battre avec syndicom contre une externalisation totale. Nous revendiquons qu’un tiers des transports, au moins, continuent à être assurés par des employé∙e∙s de La Poste !
Campagne en préparation
Quelque 187 employé∙e∙s de La Poste, qui conduisaient jusque-là ses propres camions, verraient ainsi leur emploi disparaître. La Poste a fait savoir que dans le cadre du plan social, une solution acceptable pour toutes les personnes concernées serait recherchée. Outre leur vœu de pouvoir continuer à travailler dans leur fonction actuelle, de nombreux conducteurs et conductrices ont exprimé de vives inquiétudes quant aux conditions de travail dans les entreprises sous-traitantes. D’une part, les conditions usuelles d’embauche et de salaire sont nettement moins bonnes dans la branche des transports qu’à La Poste et, d’autre part, La Poste a déjà démontré qu’elle n’est pas en mesure d’imposer elle-même ses conditions de travail aux sous-traitants ni de les contrôler. Un comité d’action a élaboré des mesures de lutte, votées en assemblée le 20 septembre. À suivre dans notre prochaine édition. (syndicom)
«Halte au démantèlement postal» est sur Facebook.
Réaction d’un chauffeur
Messieurs les casseurs d’emplois,
votre décision, guère surprenante, met fin à une longue série de manœuvres dilatoires et de saucissonnages. Après des années d’esquive et de réponses creuses, nous voilà enfin fixés. On nous demande d’être corrects à l’égard de la hiérarchie et des clients. Nous serions en droit d’attendre de vous la même correction à notre égard. Vos arguments sont insultants. Pour justifier une externalisation totale, vous n’avez pas le courage de nous dire la vérité : la maximisation des profits est votre but suprême, à atteindre à tout prix. Si vous supprimez nos emplois, votre bonus de fin d’année n’en sera que plus élevé. Cette façon de communiquer n’aurait certes rien changé mais elle aurait au moins eu le mérite de la franchise, et aussi du courage. Aucun de vous n’a eu le courage de prendre la parole lors de notre assemblée à Olten.
En externalisant, vous contribuez à la création d’emplois précaires dans une branche des transports déjà sinistrée. La loi y est contournée chaque jour et le travail au noir courant. C’est aussi le cas de transporteurs à qui vous confiez des mandats, et vous le savez très bien. Vous avez donc votre part de responsabilité dans les méthodes de cow-boy qui prévalent dans cette branche et alimentez ainsi la spirale négative.
Mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous lutterons pour nos emplois. Sous le logo de La Poste, les conditions de travail de La Poste : stop à l’externalisation !
(Nom connu de la rédaction)